| COLLUSION, subst. fém. A.− DR. ,,Entente secrète entre deux ou plusieurs personnes pour nuire à un tiers`` (Cap. 1936) : 1. Il y a plus de liquidations que de faillites à Paris. L'acte des syndics est destiné à prouver que tout syndic est incorruptible, qu'il n'y a jamais entre eux et le failli la moindre collusion.
Balzac, César Birotteau,1837, p. 368. B.− P. ext. Toute intelligence, tout accord secret entre personnes pour nuire à quelqu'un Collusion d'intérêts (cf. Balzac, Les Illusions perdues, 1843, p. 462). Ainsi, il [le gouvernement] protégera les ouvriers contre la collusion des maîtres, non moins soigneusement qu'il protégera les maîtres contre les complots des ouvriers (Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 380).Elle [Sabine Piurot] juge mes ordonnances trop chères, elle m'accuse de collusion et de combine avec l'apothicaire (Arnoux, Les Crimes innocents,1952, p. 9). − P. métaph. : 2. N'est-ce pas la collusion de la musique et de la danse qui a contraint les poètes grecs à arracher la tragédie aux profondeurs du drame humain?
Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 5808. Prononc. et Orth. : [kɔ(l)lyzjɔ
̃]. [l] simple ds Lar. Lang. fr. et Pt Lar. 1968; [ll] double ds Warn. 1968. Cf. aussi Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et DG. Fér. 1768 ajoute : ,,on mouille légèrement les deux ll``. [l] ou [ll] ds Pt Rob. et Dub. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1321 (A.N. JJ 60, fo121 vods Gdf. Compl.). Empr. au lat. class. collusio « entente frauduleuse », dér. de colludere (v. colluder). Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. Pinchon (J.). Questions de vocab. Collision-collusion. Fr. Monde. 1968, no58, pp. 44-45. |