| COLLOQUER1, verbe trans. A.− Vieilli 1. Colloquer qqn ou qqc.Placer. Ils m'ont assez mal colloqué (Ac.1835-78).Provisoirement, on les colloqua dans l'auberge, dont le maître, sur le seuil, barrait l'entrée (Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 1, 1880, p. 87). − Populaire a) Se colloquer.S'asseoir (cf. Delvau 1883). b) Appliquer. Colloquer deux soufflets (Lar. 19e-Nouv. Lar. ill.), Colloquer deux claques (Lar. 20e). 2. DROIT a) Placer des créanciers sur une liste dans l'ordre suivant lequel ils doivent être payés sur la vente judiciaire d'un bien appartenant à leur débiteur. Les créanciers ayant privilège ou hypothèque inscrite sur un immeuble, le suivent en quelques mains qu'il passe, pour être colloqués et payés suivant l'ordre de leurs créances ou inscriptions (Code civil,1804, art. 2166, p. 394). b) Région. (Belgique). Interner. « Cette personne a été colloquée », cela signifie en Belgique « cette personne a été mise en prison » ou bien « cette personne a été placée dans une maison de santé » (J. Deharveng, Corrigeons-nous! Aide-mémoire,Bruxelles, 1928, pp. 63-64). B.− Colloquer qqc. ou qqn à qqn.Placer, refiler afin de se débarrasser. Colloquer sa fille au premier venu. Je lui ai colloqué tous mes volumes dépareillés. Il voulut à toute force leur colloquer son lait, son beurre, et sa crème (Rolland, Jean-Christophe,La Révolte, 1907, p. 614). Prononc. et Orth. : [kɔ(l)lɔke], (je) colloque [kɔ(l)lɔk]. Pour [l] ou [ll] cf. colloque. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) [xiies.] « placer » (Ste Thays, B.N. 1544, fo34c [ms. xves. de la Vie des anciens Pères] ds Gdf. Compl.); xives. (Oresme d'apr. Meunier, Thèse, ibid.); b) 1530 « placer (une jeune fille) par un mariage » il a bien colloqué sa fille (Palsgr., p. 452); 2. 1690 dr. (Fur.). Empr. au lat. class. collocare « placer, disposer » (v. coucher) d'où également « établir par un mariage, marier (une jeune fille) ». Fréq. abs. littér. : 13. |