| COLLOQUE, subst. masc. A.− Lang. cour., parfois teinté d'iron. Action de parler avec quelqu'un, entretien, simple conciliabule. Un bref, un petit colloque amical, entamer un colloque. Ils ont ensemble de fréquents colloques. Ils ont tenu un long colloque (Ac. 1798-1878). Associé à dialogue, entretien, allocution, discours, propos : 1. ... ces dialogues sur lesquels tout repose n'ont rien de commun avec ces brefs colloques allègres et ressemblants qui, réduits à eux-mêmes ou accompagnés de quelques explications cursives, menacent de faire penser chaque jour davantage à ces petits nuages circonscrits d'un trait épais qui sortent de la bouche des personnages sur les dessins des comics.
N. Sarraute, L'Ère du soupçon,1956, p. 121. 1. Spécialement a) Entretien plus ou moins intime, mystérieux ou confidentiel entre deux personnes. On n'a pas osé troubler leur colloque (Ac. 1932). Le colloque sentimental (titre d'un poème des Fêtes galantes de Verlaine, 1869). b) Domaine relig.Entretien intime avec Dieu. Associé à méditation, prière. Dialogue sublime entre le fidèle et Dieu, colloque mystique où s'échangent les aveux (Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 153).Je sentais se poursuivre en moi ce colloque avec Dieu, tantôt suppliant, tantôt pressant, impérieux (Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1209). 2. Vieilli. Entretien entre deux ou plusieurs personnes sur une question de doctrine surtout religieuse pour opérer un rapprochement, obtenir des éclaircissements, etc. Les colloques des écoliers du Moyen Âge; les colloques intimes de la politique. − HIST. RELIG. [Dans le titre de débats solennels] Le colloque de Poissy. La singulière idée qu'eut L'Hospital de convoquer à Poissy un colloque d'évêques et de ministres pour rapprocher les deux religions s'acheva par une violente querelle (Bainville, Hist. de France,t. 1, 1924, p. 166). Rem. Certains dict. mentionnent encore l'emploi anc. de colloque dans des titres au sens de « dialogue » : les colloques d'Érasme. B.− [Surtout au XXes.] Réunion de spécialistes en nombre plus ou moins limité convoqués pour discuter et confronter leurs informations et leurs opinions sur un thème ou un domaine donné. Colloque scientifique, international, fermé. Les gens qui se sont réunis pour un colloque, c'est le mot à la mode (Figaro du 16 févr. 1959 ds Gilb.1971) : 2. Un bref retour sur les origines de ce dictionnaire [le Trésor de la Langue française] achèvera d'en dessiner le profil général. En novembre 1957, sous la présidence de M. Clovis BRUNEL, membre de l'Institut, se tenait au Centre de philologie romane de Strasbourg, dans le cadre des colloques internationaux du C.N.R.S., une table ronde de lexicologie et de lexicographie françaises et romanes, à laquelle participaient quelques-uns des plus illustres romanistes d'Europe.
TLF, préf., t. 1, 1971, p. XIV. SYNT. Colloque national de géographie appliquée; les colloques du laboratoire; les organisateurs, les rapporteurs du colloque; organiser des colloques internationaux; participer à des colloques internationaux. Prononc. et Orth. : [kɔ(l)lɔk]. [l] simple ds Lar. Lang. fr. [ll] double ds Warn. 1968, Pt Lar. 1968; cf. aussi Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Fél. 1851, Littré et DG. [l] ou [ll] ds Passy 1914 et Pt Rob. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1495 (J. de Vignay, Mir. hist., 32, 30, éd. 1531 d'apr. Delboulle ds Quem. : et ainsi demouraient là en colloque). Empr. au lat. class. colloquium « entretien, discussion, entrevue » dér. de colloqui (v. colloquer « parler »). Fréq. abs. littér. : 189. Bbg. Rat. (M.). Il n'y a pas de synon. Colloque, conférence, conversation, entretien, symposium. Déf. Lang. Fr. 1967, no40, pp. 6-9. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 137. |