| COLLOCATION, subst. fém. A.− Vx ou région. Action de placer quelqu'un ou quelque chose. 1. Région. (Belgique). Internement psychiatrique, incarcération (d'apr. A. Goose, Façons de parler, 1971, p. 127). 2. Vx, BANQUE. Placement de l'argent (Ac. 1798-1835). B.− 1. Place d'un objet ou d'une personne relativement à d'autres. a) PHILOS. ,,Position d'un corps matériel par rapport aux corps voisins`` (Lal.). Si, par exemple, la collocation des forces, comme on dit en Angleterre, n'était pas telle ou telle (O. Hamelin, Essai sur les éléments principaux de la représentation,1907, p. 243). b) LING. Emploi d'un terme relativement à d'autres, toutes variantes morphologiques confondues, et sans égard à la classe grammaticale. Les noms de fruit comme pomme, orange, poire, pêche (...) se trouvent en collocation fréquente avec dessert, manger, doux, fruit, etc. (Halliday, Ét. de ling. appliquée,t. 1, 1962, p. 22). 2. Placement, place d'un objet ou d'une personne relativement à d'autres, avec une relation d'ordre. DR. ,,Opération judiciaire consistant à déterminer le rang et l'importance des droits d'un créancier en concours avec d'autres, dans la répartition des biens saisis sur un débiteur commun`` (Cap. 1936); le rang et l'importance des droits d'un créancier. − P. méton. Somme correspondant à un rang donné : Adolphe avait désigné le jour des Rois pour une réunion où on devait enfin toucher la collocation de l'Affaire-Chaumontel.
Balzac, Petites misères de la vie conjugale,1846, p. 183. Rem. 1. L'acception ling. appartient à l'école angl., qui rapporte le sens d'un terme à l'emploi du terme. 2. Hapax collocage, subst. masc., avec le sens d'hébergement. Je compte toujours sur tes bienveillants efforts en ma faveur pour collocage mien éventuel ès asile honorable et petits ménages déguisés (Verlaine, Correspondance, t. 1, 1888, p. 220). Prononc. et Orth. [kɔ(l)lɔkasjɔ
̃]. [l] simple ds Lar. Lang. fr.; [ll] double ds les dict. hist. (Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Fél. 1857, Littré et DG); [l] ou [ll] ds Pt Rob. Admis ds Ac. 1694-1932. Homon. colocation. Étymol. et Hist. 1. [xives. « endroit où l'on s'établit, demeure, position » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, XVI, 15 éd. 1531 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 461 : La demeure ou collocation que fist Abraham en la terre de Chanaan − collocationem... ejus in terra Chanaan −)] attest. isolée; 1546 « situation, disposition » (H. Estienne, Discours des parties du corps, 93, 29 ds Quem. : Collocation des muscles) 2. 1411 « disposition selon un ordre établi (notamment en dr.) » (Ord. 17 oct., IX, 642 ds Gdf. Compl.) Empr. au lat. class. collocatio « disposition ». Fréq. abs. littér. : 1. |