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COLLECTIONNEUR, EUSE, subst.
A.− Celui, celle qui aime à réunir des objets ayant certains points communs, en raison de leur valeur scientifique, artistique, esthétique, documentaire, affective ou vénale :
1. On peut dire du bonhomme de traducteur [l'abbé de Marelles] tant que l'on voudra, il a rendu, à titre de collectionneur d'images1, un service signalé dont la postérité profite et dont elle lui sait gré. (1) Je demande qu'on me passe ce mot de collectionneur qui m'est nécessaire et qui exprime la manie; collecteur ne dit pas assez. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 14, 1851-62, p. 108.
2. Ce sont ces causes, et incontestablement l'éducation de l'œil des gens du xixesiècle, et encore un sentiment tout nouveau, la tendresse presque humaine pour les choses, qui font, à l'heure qu'il est, de presque tout le monde des collectionneurs et de moi en particulier le plus passionné de tous les collectionneurs. E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 3.
− Emploi adj. (en constr. d'attrib. ou d'appos.), rare :
3. [Meissonier] a moins de goût pour la réalité que pour la curiosité; il est fureteur et collectionneur... L. Hourticq, Hist. gén. de l'Art. La France,1914, p. 406.
B.− Péj. Celui, celle qui a la manie de réunir des choses concrètes ou abstraites.
1. Sans connaissance de leur valeur ou de leur intérêt réels. Ce n'était pas un amateur très éclairé. C'était plutôt un collectionneur de collections (Morand, New York,1930, p. 226).Les collectionneurs qui collectionnent pour collectionner, ces maniaques, et il n'en manque pas, qui dépensent une fortune pour ranger sous vitrines aussi bien des boutons de culotte que des livres rares, peu importe (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 342).
2. Sans choix et sans limitation de leur nombre. Les spécialistes du ,,plaisir``, les collectionneurs d'aventures, les fringants de la volupté (Breton, Les Manifestes du Surréalisme,2eManifeste, 1930, p. 173).
Rem. Le fém. est peu usité. Collectionneuse de fourrures (Fargue, Le Piéton de Paris, 1939, p. 146).
Prononc. et Orth. : [kɔ(l)lεksjɔnœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Pour [l] ou [II] cf. collecte. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1828 subst. (Balzac, Correspondance, p. 538); 1909 adj. (Colette, L'Ingénue libertine, p. 163 : La curiosité collectionneuse). Dér. de collectionner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 211. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 94, b) 341; xxes. : a) 530, b) 314.