| COIFFURE, subst. fém. A.− Ce qui sert à couvrir la tête, à la protéger, ou à l'orner. Mettre une coiffure; porter une coiffure de cérémonie; une coiffure féminine; une coiffure sans fond. Paysannes à la haute coiffure (Chateaubriand, Les Natchez, 1826, p. 122); coiffure militaire (Gozlan, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 136); têtes perdues dans des coiffures trop larges (G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 135).Les prêtres de la paroisse de Saint-Eustache, avaient sur la tête une coiffure de roses (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 4, 1821-24, p. 183): 1. ... le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux. C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton...
Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 2. − En partic. 1. Sortir sans coiffure. Sans autre coiffure que ses cheveux (Lamartine, Les Confidences,1849, p. 377). 2. Ôter, retirer sa coiffure. Se découvrir devant quelqu'un, le saluer. Ébaucher un geste pour retirer sa coiffure (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 141). B.− Arrangement des cheveux; manière dont ils sont coiffés. Une coiffure à boucles; coiffure apprêtée, négligée; coiffure raide, relevée, en brosse, à l'Aiglon; changer souvent de coiffure; défaire sa coiffure. Donner un dernier coup à la coiffure (Zola, Nana,1880, p. 1143);les ondulations de sa coiffure (Jouhandeau, M. Godeau intime,1926, p. 61): 2. Elle n'avait guère le temps de songer à sa coiffure, et il arrivait toujours que ce chignon énorme, fait sans glace et à la hâte, prenait sous ses doigts une grâce puissante.
Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 15. 3. Berthe s'assit suivant les instructions de la garde; elle éprouvait un peu de réconfort à s'abandonner à ces mains expérimentées, qui nattaient ses cheveux avec assurance. Sa coiffure terminée, Berthe passa dans le salon.
Chardonne, L'Épithalame,1921, p. 380. − P. ext. Art de coiffer, métier qui consiste à exercer cet art. Travailler dans la coiffure; la haute coiffure. Tenir un salon de coiffure (Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 13): 4. Une bibliothèque fut créée, dix mille volumes mis à la disposition des employés. Et l'on ajouta encore un médecin à demeure donnant des consultations gratuites, des bains, des buffets, un salon de coiffure.
Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 729. Prononc. et Orth. : [kwafy:ʀ]. Ac. 1694 : coeffure ou coiffûre; cf. aussi Ac. 1718 qui écrit coiffure sans accent circonflexe. Au contraire Ac. 1798 enregistre coiffure ou coeffure; Ac. 1740 donne uniquement coiffure; Ac. 1762 puis Ac. 1835-1932 ont la forme moderne. Pour ces var. anc. cf. coiffe. Étymol. et Hist. 1. Av. 1528 [ms. début xvies.] coeffeure « ce qui sert à couvrir ou à parer la tête (?) » (Auton, Chron., B.N. 5083, fol. 112 rods Gdf. Compl.); 1538 coeffure « ce qui sert à couvrir la tête » (Est., s.v. calantica); 1563 « ce qui sert à parer la tête » (B. Palissy, Recepte, p. 138 ds IGLF); 2. 1694 coeffure à boucles (Ac.); 3. 1866 l'art de la coiffure (Lar. 19e). Dér. de coiffer*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 658. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 722, b) 1 444; xxes. : a) 1 236, b) 663. Bbg. Goug. Mots t. 2 1966, pp. 131-132. |