| COHABITATION, subst. fém. A.− Situation de plusieurs personnes vivant dans une habitation commune. Cohabitation avec. Je crois que son mari en a assez de la cohabitation avec ta mère (Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 178). − P. métaph. Cette cohabitation paradoxale de la liberté et de la faute pose les plus difficiles problèmes (Ricœur, Philos. de la volonté1949, p. 29). ♦ Spéc., DR. Vie commune de deux personnes mariées ou vivant maritalement. Toutes les fois qu'il y a eu cohabitation continuée pendant six mois depuis que l'époux a acquis sa pleine liberté (Code civil,1804, p. 36): Ils mêlèrent leur vie. Chacun d'eux conservait pourtant son appartement et sa liberté. Françoise eût été incapable de se plier à une cohabitation régulière avec Christophe.
R. Rolland, Jean-Christophe,Les Amies, 1910, p. 1173. B.− P. ext. Voisinage, vie commune. La cohabitation avec les Musulmans a modifié l'attitude des Francs de Syrie (Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 161). Prononc. et Orth. : [kɔabitasjɔ
̃]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. choabitacion (Ordin. Tancrei, ms. Salis ds Gdf. Compl.); av. 1380 [date du ms.] cohabitacion (Bers., T. Liv., ms. Ste Gen., fo15a, ibid. : cohabitacion avec sa fame), attest. isolées; à nouv. 1704 (Trév.); 2. 1836 fig. « fréquentation [d'une pers. ou d'une chose] » (Stendhal, Vie de Henry Brulard, t. 2, p. 411). Empr. au lat. chrét. cohabitatio « état de deux personnes qui habitent ensemble ». Fréq. abs. littér. : 56. |