| COEXISTENCE, subst. fém. A.− Existence concomitante. Anton. succession; (quasi-)synon. coïncidence, simultanéité.Les Ariens niaient la coexistence éternelle du Verbe divin avec son Père (Littré) : 1. ... partout le mélange ou plutôt la coexistence des races, des langues, des situations sociales, des mœurs, des idées, des impressions les plus diverses.
Guizot, Hist. gén. de la civilisation en Europe,1828, p. 38. 2. ... il [l'intellectualisme] est aveugle pour le mode d'existence et de coexistence des objets perçus, pour la vie qui traverse le champ visuel et en relie secrètement les parties.
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 44. Rem. On rencontre ds la docum. les néol. a) Coexistensif, ive, adj. Qui est en coexistence avec. Interprétation se donnant comme immanente aux faits, comme leur étant pour ainsi dire coexistensive (Marcel, Journal métaphysique, 1914, p. 81). b) Coexistentialisme, subst. masc. Mise en relief de l'importance philosophique qu'a l'existence simultanée de deux ou de plusieurs objets concrets (cf. ex. sous coexistant). B.− POL. Entente explicite ou tacite permettant à des États ou à des blocs d'États d'entretenir des relations pacifiques, en dépit de structures économiques, politiques et sociales opposées et sources possibles de conflits. Anton. guerre froide.Voulue par les dirigeants américains, acceptée par les soviétiques (...), la coexistence pacifique comme politique à long terme est rejetée par les dirigeants communistes chinois (Aquist.1966) : 3. Il serait vain de penser que cet effort intellectuel puisse instaurer rapidement une pacification de deux civilisations et de deux économies en lutte, ou même qu'il prépare nécessairement une déviation des unes et des autres qui doive hâter le passage de la coexistence à la coopération.
Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 593. − Au fig. : 4. M. Miroglio « voudrait plaider avec vigueur pour une coexistence pacifique des deux formes de la psychologie des peuples, la littéraire et la scientifique ».
Traité de sociol.,1968, p. 396. Prononc. et Orth. : [kɔ
εgzistɑ
̃:s]. [o] fermé à l'initiale ds DG. Ds Ac. 1798-1932. Écrit co-existence avec un trait d'union ds Land. 1834. Étymol. et Hist. 1. 1554 théol. (Maumont, Euv. de S. Just., fo229 vods Gdf. Compl.), rare av. la fin du xviies. 1691 (Bossuet, 6eAvertissement ds Littré : coexistence des trois personnes divines); 2. 1801 en gén. « fait d'exister en même temps » (Destutt de Tracy, Eléments d'idéologie, Idéologie, p. 179). Dér. de existence*; préf. co-*; à rapprocher de l'emploi théol. issu de coexister* le lat. médiév. coexsistentia « fait de coexister, d'être uni par un lien essentiel » (xies. ds Mittellat. W. s.v.). Fréq. abs. littér. : 139. |