| COCODÈS, subst. masc.;COCODETTE, subst. fém. Vieilli et péj. A.− Au masc. Dandy parisien fat et ridicule de la fin du dix-neuvième siècle, aux manières et à la toilette excentriques : ... « des cocodès, des crevés, des gommeux, des copurchics », que suivaient des « dégrafées », des « frôleuses » et des péripatéticiennes telles qu'une Yolande de la Bégude ou une Marcelle de Saint-Figne, toujours ravissantes, stupides...
Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 166. Rem. Cocodès de lettres. Surnom méprisant donné par Champfleury aux Goncourt. Cocodès de lettres, ainsi il nous appelle, c'est-à-dire ne méritant pas même la dénomination d'hommes de lettres (E. et J. de Goncourt, Journal, 1889, p. 1081). B.− Au fém. Femme de mœurs légères, à la mise et aux manières provocantes. Une vraie petite cocodette de province (P. Arène, Jean des Figues,1870, p. 137). Prononc. : [kɔkɔdεs], [kɔkɔdεt]. Étymol. et Hist. [1845 (Osmont d'apr. Dauzat 1973)]; 1861 cocodès (Larch., p. 93); 1858-66 cocodette (Verlaine, Premiers vers, p. 25). Terme dont la formation se situe au croisement de coco « individu » pris en mauvaise part, de coq avec l'idée de « petit prétentieux » qui s'attache à ses dér. (cf. m. fr. cocardeau « petit maître », coqueplumet « élégant, fanfaron », dial. coco « fat » ds FEW t. 2, p. 861b) et de l'onomatopée imitant le cri de la poule (v. cocotte1). Fréq. abs. littér. Cocodès : 4. Cocodette : 2. Bbg. Pauli 1921, p. 36. − Sain. Lang. par. 1920, p. 458. − Usinger (F.). Die Französischen Bezeichnungen des Modehelden im 18. und 19. Jahrhundert. Giessen, 1921, pp. 11-13. |