| COCHONNERIE, subst. fém. A.− État d'une chose ou d'une personne extrêmement malpropre. Cet homme est d'une cochonnerie dégoûtante (Ac.1835-1932). B.− P. méton. 1. Chose sale, mauvaise ou malsaine; chose de très mauvaise qualité. C'est de la cochonnerie. J'ai une cochonnerie dans l'œil (Canada1930).Un tas de cochonneries et de loques bonnes à mettre au panier d'ordures (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 216).Le choléra ou quelque autre cochonnerie de ce genre (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 55): 1. Si vous tenez à la cochonnerie qu'on sert à Rivebelle, ça je ne veux pas, je n'assassine pas mes invités, ...
Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 970. − [En antéposition expr. et péj.] Cette cochonnerie de + nom de chose. Cette cochonnerie de travail c'est pas fait pour moi (Giono, Un de Baumugnes,1929, p. 22). 2. Action ou parole contraire à la décence, à l'honnêteté ou à la loyauté. Faire une cochonnerie. Il lui disait des grosses cochonneries, des mots d'ordure (Aragon, Les Beaux-quartiers,1936, p. 102).Nous parlons des dernières cochonneries politiques (Valéry, Lettres à quelques-uns,1945, p. 71): 2. Il n'y a là nulle vanité de leur part [des bourgeois] mais simplement le souci de faire tenir leurs cochonneries dans le cadre de leur honorabilité.
Aymé, Le Vaurien,1931, p. 101. Prononc. et Orth. : [kɔ
ʃ
ɔnʀi]. Ds Ac. 1762-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. cochonerie. Étymol. et Hist. 1688 « action contraire à la décence » (Le cochon mitré, Var. hist. et litt., VI, p. 224, Bibl. elz.). Dér. de cochon*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 123. |