| COCHE1, subst. masc. Chaland halé par des chevaux, qui servait au transport des voyageurs d'une ville à une autre. Coche de rivière (cf. Hugo, L'Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 120), coche d'eau (fréq.). [Il] prit le coche du Rhône jusqu'à Avignon (Guéhenno, Jean-Jacques,En marge des « Confessions », 1948, p. 183):... les coches d'eau couverts de bâches en berceau débarquent les voyageurs comme les vaporetti de Venise,...
Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 91. − Loc. fig. vieillie. Être débarqué par le coche. Être nouveau venu et sans ressources (encore attesté ds Lar. 20e, s.v. coche2). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1243 koge [leçon mal assurée] (Ph. Mouskés, 20.947 ds T.-L.); 1249, 23 juin une coche de Normendie (J. Sarrasin, Lettre à N. Arrode, éd. L. Foulet, VIII, 5); 1271 coghe (Archives du Nord, B 19956, no19243, fol. 12 vo); xiiies. coque (Est. Eracles, XXIV, 17, Hist. des crois. ds Gdf.); 1324 cogge (F. J. Tanquerey, Rec. lettres anglo-fr., no116 : cogges de Alemaigne), ce type en -g- est encore attesté en 1538 ds Gdf. (cogghe) puis répertorié comme archaïsme ds la lexicogr. mod. dep. Lar. 19e. Le mot est fém. sous les différentes formes jusqu'au xviies. où coche devient masc. peut-être sous l'influence de coche « voiture »; 1669 coche d'eau (J.-H. Widerhold, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr. [d'apr. éd. 1675]). Terme attesté en gallo-roman dans les domaines d'oïl (notamment en Picardie et Normandie) et d'oc (xives. Damiette ds Levy). Les rapports entre les représentants germ. (m. néerl. cogge, cocge, néerl. kog[ge], m. b. all. kogge « navire de commerce de la Hanse » [cf. Chartae hanseaticae ds Mittellat. W. s.v., 759, 65 d'où le h. all. dep. ca 1100], a. nord. kuggi, kuggr) et romans (fr., prov.; cat. coca xiiies.; it. coca xives.) sont obscurs, le mot ayant prob. été véhiculé d'un domaine à l'autre à la faveur de courants commerciaux (échanges de la Hanse, croisades). Deux hyp. : 1. Le type coghe, primitif (d'où les adaptations coque, coche) serait empr. à un prototype a. néerl. *cogge − ou plus exactement à un a. frison *kogge − (P. Falk ds Wörter und Sachen, t. 4, 1912, p. 89; Valkh., p. 95) qu'étant donnée son ancienneté (949 forme cogsculd), De Vries Nederl., s.v. kog, estime autochtone (cf. aussi les nombreuses attest. du lat. médiév. cogga, cocka ... au xiiies. dans le domaine germ., Mittellat. W.) mais que EWFS2estime d'orig. romane (lat. vulg. *cocca, peut-être de conqua « coquillage »). 2. D'apr. FEW t. 2, p. 534b et Bl.-W.5, le fr. coche, forme primitive, serait issu du b. lat. caudica « sorte de bateau » (les formes en -g-, sous l'infl. du néerl.), les vocables germ. étant eux-mêmes empr. au français. Bbg. Kemna 1901, pp. 179-181. |