| COAGULER, verbe. A.− Emploi trans. [En parlant d'un liquide organique d'orig. hum. ou animale] Figer en une masse plus ou moins solide les particules en suspension. Injecter (...) de l'éther (ou chloroforme) (...) de façon à coaguler complètement le sang (C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 48).Des matières albuminoïdes sont coagulées par des diastases (L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,t. 1, 1931, p. 111).Un gramme de pepsine cristallisée peut en deux heures, (...) coaguler cent mille litres de lait (J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 20). − P. métaph. Moïse (...) dont les puissantes mains avaient pétri ces rudes Hébreux et coagulé leurs hordes confuses (Huysmans, La Cathédrale,1898, p. 338).Il est (...) coagulé par le froid dans sa pelisse d'astrakan (Morand, L'Europe galante,1925, p. 120). Tous gens d'une même cellule, la plupart d'entre eux coagulés ensemble, si on peut dire, par une longue vie en commun.
Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 886. B.− Emploi intrans. ou pronom. réfl. [Le suj. désigne un liquide organique d'origine humaine ou animale] Se figer en une masse plus ou moins solide. Le sang se coagule à l'air. Le suc pancréatique coagule par la chaleur (...) comme un liquide albumineux (C. Bernard, Principes de méd. exp.,1878, p. 221). − P. métaph. Elle eut une peur enfantine (...) que la terrible vérité se coagulât en des mots précis (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du Père, 1929, p. 1351).Certaines haines collectives qui coagulent sur un intérêt menacé (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 519). Rem. Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965 et Rob. Suppl. 1970 enregistrent le subst. fém. coagulase, chim., biol. Diastase coagulante; la docum. atteste un emploi du mot en composé : Fernbach et Wolff ont démontré l'existence dans le malt (...) d'une diastase particulière, l'amylo-coagulase (E. Boullanger, Malterie, brasserie, 1934, p. 221). Prononc. et Orth. : [kɔagyle], (je) coagule [kɔagyl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1300 (?) froumage coagulé (Frag. d'un liv. de medecine, ms. Berne A 95, fo12 vods Gdf. Compl.); 1314 sanc coagulé (H. de Mondeville, La Chirurgie, éd. A. Bos, 378). Empr. au lat. class. coagulare « coaguler », surtout du lait, puis du sang en b. lat. et en lat. médiéval. Fréq. abs. littér. : 86. |