| CLÉRICAL, ALE, AUX, adj. A.− [Correspond à clerc A] 1. Vieilli. Qui se rapporte au clergé, à l'état ecclésiastique. École, éducation cléricale, monde clérical. Anton. laïc : 1. Il avait fait dans l'intervalle de fortes études bibliques; je ne pus savoir s'il était tout à fait détaché du christianisme; mais il ne portait plus l'habit ecclésiastique et il était dans une vive réaction contre l'esprit clérical.
Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 193. 2. Péj. Qui est favorable au clergé, à son action ou à son influence sur la vie politique, qui défend les intérêts du clergé. Un journal clérical, le parti clérical, une réaction cléricale : 2. Il eut pourtant sur la liberté d'association, seule efficace pour conjurer le péril clérical par le droit commun, une digression où Jacques se sentit d'accord avec lui.
De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 196. − Emploi subst. masc., gén. au plur. Un clérical, les cléricaux. Un/les partisan(s) de cette action, de cette influence : 3. Depuis la convention du 15 septembre 1864, surtout depuis Sadowa, les cléricaux affectaient de montrer de vives inquiétudes sur la situation du pape; ...
Zola, L'Argent,1891, p. 273. Rem. La docum. atteste le terme pop. cléricafard, arde, adj. et subst., réunion de clérical et cafard*. (De) dévot hypocrite (cf. Nouv. Lar. ill., Lar. 20eet France 1907). Ce morceau du meilleur style cléricafard (Journal de Vernon, 29 juin 1878 ds Les Vivacités du langage dans le journalisme parisien, Glossaire raisonné des amabilités, ... 1869-87). B.− [Correspond à clerc C] Rare. Qui se rapporte aux clercs de notaire, etc. : 4. Le matin, vers midi, lorsque l'avoué se lève (...) on lui apporte, comme à un ministre, sa signature, car les clercs appellent cet acte clérical aller à la signature; on lui apporte tous les actes de broutille, toutes les expéditions...
Balzac,
Œuvres diverses,t. 1, 1850, p. 136. Prononc. et Orth. : [kleʀikal], plur. [-o]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1374 adj. [ms. du xives.] clerical « relatif au clergé » (Goulain, Ration., B.N. 437, fo67 rods Gdf. Compl.); 2. [1815 « dévoué aux intérêts du clergé » d'apr. Pt Rob. et Dauzat 1973]; 1835 adj. (Balzac, Le Colonel Chabert, p. 85); 1863 subst. (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 1278). Empr. au lat. chrét. clericalis « relatif au clergé », dér. du rad. de clericus (clerc*); a évincé les plus anciens clergil (ca 1150 ds T.-L.) et clerjal (ca 1240, ibid.). Fréq. abs. littér. : 256. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 69, b) 333; xxes. : a) 918, b) 297. DÉR. Cléricalement, adv.À la manière des clercs ou ecclésiastiques, conformément aux règles qui leur sont imposées. Les deux mains cléricalement croisées dans l'intérieur de ses manches (Bloy, Le Désespéré,1886, p. 215).− [kleʀikalmɑ
̃]. Ds Ac. 1718-1878. − 1reattest. 1517 (Cout. de France, fo191 vods Gdf. Compl.); de clérical, suff. -(e)ment2*. |