| CLOÎTRER, verbe trans. A.− Emploi trans. 1. Enfermer dans un cloître, contraindre à prendre l'habit : 1. On discute, en baissant la voix avec mystère,
Trois avis : le [Nuño] cloîtrer au prochain monastère,
L'aller vendre à Juzaph, prince des sarrasins,
Le jeter simplement dans un des puits voisins.
Hugo, La Légende des siècles,t. 1, Le Petit roi de Galice, 1883, p. 270. 2. P. ext., au fig. Tenir enfermé, séparé du monde : 2. ... les Bourbons châtrés, écrasés de dévotion malsaine, cloîtraient leurs vices secrets dans l'alcôve et le confessionnal.
É. Faure, Hist. de l'art,1921, p. 135. B.− Emploi pronom. 1. S'enfermer volontairement dans un monastère : 3. Ni Montriveau ni ses amis ne purent trouver la trace de la duchesse. Elle s'était évidemment cloîtrée. Montriveau résolut de fouiller ou de faire fouiller tous les couvents du monde.
Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 341. 2. Au fig. a) Se retirer pour n'avoir aucun contact avec le monde extérieur : 4. Le jardin dans lequel nous nous étions volontairement cloîtrés abondait en raisins qui n'ont jamais pu mûrir.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 16. b) Se cloîtrer dans.S'isoler dans une occupation, un état, une idée, en se dégageant de toute préoccupation étrangère : 5. Elle s'enfonce dans cette trappe : la souffrance physique. Elle se cloître dans la maladie.
Mauriac, Journal,2, 1937, p. 119. Prononc. et Orth. : [klwatʀe], (je) cloître [klwatʀ
̥]. Pour la transcr. avec [ɑ] post. et pour celle de Land. 1834, cf. cloître. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme cloistrer; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1623 part. passé substantivé cloistré (Cout. du Luxembourg ds Nouv. Coutumier général, t. II, p. 340); 1690 cloistrer (Fur.). Dér. de cloître*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 31. |