| CLOCHER1, subst. masc. A.− Construction en forme de tour qui surmonte une église ou s'élève à proximité, et qui abrite les cloches. Devant les minarets aujourd'hui, nous rêvions aux clochers d'églises, et dans l'air matinal nous attendions les angelus (Gide, Le Voyage d'Urien,1893, p. 22): 1. Un très grand nombre de Français se sentiraient exilés dans un village, dans une France où il n'y aurait plus d'églises, d'où les clochers ne monteraient plus vers le ciel.
Barrès, Mes cahiers,t. 9, 1911-12, p. 250. ♦ Course au clocher. Course à cheval à travers champs vers un but désigné comme si on allait droit sur un clocher : 2. De Marsay, qui venait chercher d'Esgrignon pour une course au clocher, sortit de sa poche un élégant petit porte-feuille...
Balzac, Le Cabinet des antiques,1839, p. 74. B.− P. méton. Paroisse, village, commune où l'on vit; pays natal : 3. Loin d'exclure un besoin plus libéral d'affection, le patriotisme l'annonce, comme l'attachement à la province, au clocher, à la maison, prépare et échauffe l'amour de la grande patrie.
M. Blondel, L'Action,1893, p. 267. ♦ Esprit de clocher. Attachement exclusif à son village, à sa ville, au milieu dans lequel on vit. Synon. chauvinisme. ♦ Rivalités, intérêts de clocher. Rivalités, intérêts locaux : 4. ... la plupart des saillies que j'entendais applaudir se rapportaient à des anecdotes locales et à des circonstances de clocher...
O. Feuillet, Le Roman d'un jeune homme pauvre,1858, p. 101. C.− Proverbes. Il n'a jamais perdu de vue le clocher de son village. Il n'a jamais voyagé. Il n'a jamais vu que le clocher de son village. Il est sans expérience. Il faut placer le clocher au milieu de la paroisse. Il faut mettre à la portée des gens ce dont ils peuvent avoir besoin. Prononc. et Orth. : [klɔ
ʃe]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160-70 clochier « partie élevée d'une église qui contient les cloches » (Wace, Rou, éd. H. Andresen, II, 2594). Dér. de cloche1*; suff. (i)er*, cf. lat. médiév. cloccarium ca 800 ds Mittelat. W. s.v. Fréq. abs. littér. : 1 299. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 207, b) 1 611; xxes. : 2 339, b) 1 374. Bbg. Archit. 1972, p. 32. − Gottsch. Redens. 1930, p. 347, 351. |