| CLIGNOTANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. masc. I.− Part. prés. de clignoter*. II.− Adjectif A.− [En parlant des yeux] Qui s'ouvrent et se ferment fréquemment d'une manière instinctive ou sous l'effet d'une lumière trop vive. Les paupières clignotantes, il [le blessé] entre (Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 128).Les yeux clignotants, la noblesse déboucha dans la lumière dure des projecteurs (Aymé, Le Puits aux images,1932, p. 69). ♦ Littér., emploi subst. : 1. « Une livrée », songeait Antoine, parcourant encore une fois des yeux l'assistance attentive. « Et c'est si vrai, qu'ils sont tous pareils. Interchangeables. En décrire un, c'est les marquer tous. Des frileux, des clignotants, des myopes, qui ont peur de tout. »
R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1360. − Spéc., vx. Membrane clignotante. ,,Membrane demi-transparente qui, chez les oiseaux, se trouve placée verticalement entre le globe de l'œil et les paupières, et que l'animal amène à volonté au devant de l'œil pour le garantir de l'action d'une lumière trop vive`` (Bouillet 1859) : 2. La troisième paupière, ou la membrane clignotante, devoit avoir une certaine transparence; car les oiseaux regardent quelquefois au travers; et c'est elle qui permet à l'aigle de fixer le soleil.
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 431. B.− P. anal. [En parlant d'une source lumineuse] Qui s'allume et s'éteint par intermittence ou pour attirer l'attention. Un amphithéâtre de lumières clignotantes sous la brume (Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 104). Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. clignoteur, euse. [En parlant d'une bougie] Dont la flamme croît et décroît en intensité. C'était comme des petites bougies pas fières et clignoteuses (Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 618). III.− Spéc. Feu clignotant et, p. ell., clignotant, subst. masc. Dispositif lumineux placé sur une route et qui s'éteint régulièrement afin de signaler aux automobilistes un danger quelconque : 3. Le taxi navigua longtemps sur les eaux glaciales de la soirée jusqu'aux feux clignotants de Lourcine.
Nizan, La Conspiration,1938, p. 85. − P. ext. [Surtout sous la forme ell.] Dispositif lumineux placé sur une automobile afin de signaler ses changements de direction : 4. De quels dispositifs d'éclairage ou de signalisation le véhicule doit-il être muni à l'arrière? (...) Il faut aussi un clignotant à droite et un clignotant à gauche.
Code Rousseau, s.d., p. 91. Rem. On rencontre ds la docum. le synon. clignoteur, subst. masc. Tout véhicule automobile doit être pourvu d'indicateurs de changement de direction. Actionnés depuis le tableau de bord, ils comprennent deux grandes familles : les flèches et les clignoteurs (Ch. Chapelain, Cours mod. de techn. automob., 1956, p. 314). − P. métaph. Signal, qui, en matière économique, traduit un certain danger ou une certaine perturbation appelant des mesures correctives (cf. F. Guyot, Cours d'écon. pol., Nancy, 1973-74, p. 62). Prononc. et Orth. : [kliɳ
ɔtɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. 1546 clignottant adj. « qui clignote » (R. Estienne, Dict. latino-gallicum, 178a); 1805 membrane clignotante (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 2, p. 431); 2. 1862 « qui brille par intermittence » (Hugo, Les Misérables, t. 2, p. 356); 1929 ch. de fer feu clignotant (Lar. 20e); 1953 subst. automob. (Rob.); p. ext. fig. 1965 écon. « indicateur d'alerte » (Dupré). Part. prés. adj. de clignoter*. Fréq. abs. littér. : 118. Bbg. Adlerblum (A.). Vocab. de l'astronaut. Québec, 1972, p. 12. − Bédard (A.), Marquis (M.). Le Tableau de bord de l'automob. Meta. 1970, t. 15, no4, p. 232. − Dub. Dér. 1962, p. 53. − Gall. 1955, p. 354. − Le Bidois Délire 1970, p. 128. − Pamart (P.), Riverain (J.). Mots dans le vent. Vie Lang. 1969, p. 523. − Perrot (G.). Vocab. milit. Banque Mots. 1972, no4, p. 206. |