| CLIGNEMENT, subst. masc. A.− Mouvement, réflexe par lequel un être vivant ferme et ouvre ses paupières à intervalles réguliers : 1. On peut placer en tête les réflexes de protection spécialisés qui assurent l'intégrité du fonctionnement des organes des sens (le clignement des paupières, le larmoiement succédant à une irritation de l'enveloppe extérieure de l'œil...)
Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 220. ♦ Rare, p. anal. [En parlant d'un appareil photo, d'un oiseau] Action d'ouvrir et de fermer le diaphragme; action d'ouvrir et de refermer les ailes. Clignement d'ailes d'un corbeau dans l'azur (Renard, Journal,1906, p. 1085): 2. Un journaliste particulièrement heureux réussit à en pincer un [un vieillard] par hasard, à le coincer entre deux piles de bouquins et à le « prendre » dans un clignement de Leika.
Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 102. − En partic. Mouvement réflexe par lequel un être vivant ferme et ouvre rapidement ses paupières sous l'influence d'une lumière trop vive, d'une émotion. (Je ris du clignement de ses [Reby] yeux à l'instant qu'il encaisse le coup.) (Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 326). B.− Mouvement volontaire par lequel un être humain ferme à demi ses paupières afin de mieux voir. Coryse s'arrêta, examinant dans le clignement familier aux myopes, les gens qui causaient (Gyp, Le Mariage de Chiffon,1894, p. 45). − Spéc. Mouvement volontaire par lequel un être humain ferme et ouvre rapidement un œil − ou les yeux − à l'adresse d'une personne en signe d'intelligence. Faire un clignement d'œil (et plus rarement d'yeux) à qqn. Cf. battement de paupières.Déconcerté par le sourire complice et le clignement d'œil qu'Antoine lui décochait, il [Jean-Paul] hésita une seconde (R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 831). C.− P. anal. [En parlant d'une source lumineuse] Fait de s'allumer et de s'éteindre pour attirer l'attention. Rieux compta deux clignements de phare (Camus, La Peste,1947, p. 1425). − P. métaph. De mille clignements les étoiles racolaient pour l'éternité (Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 214). Prononc. et Orth. : [kliɳmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiie− début xives. cloignement « action de cligner de l'œil » (Bible historiale, Mazarine 311, fo36a ds Gdf. Compl.); ca 1320 clinement de l'yeul (Advocacie Nostre-Dame, ms. Evreux, fo149e, ibid.), formes isolées; 1578 clignement (A. Paré,
Œuvres, éd. Malgaigne, XV, 5); 2. 1923 « fait de briller par intermittence » (R. Martin du Gard, Les Thibault, La Belle saison, p. 882). Dér. de cligner*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 164. |