| CLERGIE, subst. fém. Vx et littér. A.− Science comme celle que doit acquérir un homme d'Église, ou, par extension, un homme d'étude : 1. Quant aux docteurs et maîtres... c'est en vain qu'ils étaient des puits de science et des fontaines de clergie, puisque, faute d'une université où ils pussent enseigner, ils ne tiraient nul profit de leur ... savoir.
A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 216. − Proverbe anc. Une poignée de bonne vie vaut mieux qu'un muid de clergie. Une seule bonne action vaut mieux que le savoir le plus étendu (cf. Guérin 1892). B.− Rare. Condition, état ecclésiastique. Synon. cléricature (cf. ce mot A). − Spéc. Bénéfice de clergie. Privilège en vertu duquel les clercs d'autrefois étaient jugés par les tribunaux ecclésiastiques (cf. Lar. Lang. fr.). P. anal. Privilège en vertu duquel un condamné à mort doué d'un certain niveau d'instruction, pouvait, sauf dans le cas de haute trahison, obtenir grâce de la vie (cf. Littré). − P. méton. Ensemble des hommes d'Église, de lettrés, de savants (cf. clerc A et B) : 2. ... le dogme et le clergé sont deux. C'est Saint-Christophe portant Jésus et je trouve qu'il le porte mal, ce clergé qui n'est même pas une clergie et qui croit son devoir accompli, quand le bréviaire est lu ».
− « Que voulez-vous donc? » demanda l'abbé.
− « Qu'il soit assez savant pour confondre l'erreur et assez saint pour museler la calomnie. »
J. Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 109. Prononc. : [klε
ʀ
ʒi]. Étymol. et Hist. 1155 clergie « savoir [digne d'un clerc] » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14157), répertorié comme vieux mot dep. 1690 (Fur.). Dér. de clerc* « savant »; suff. -ie*; -g- d'apr. clergé*. Fréq. abs. littér. : 4. Bbg. Ehlers (K.). Clerc und clergie im Sprachgebrauch des mittelalterlichen Frankreich. Marburg, 1940, 122 p. + XI. − Lew. 1960, p. 167, 180, 187. |