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CLAQUEMURER, verbe trans.
A.− Emploi actif, vx. Emprisonner quelqu'un dans une enceinte fortifiée très étroite. Pour claquemurer parmi nous un philosophe à la Bastille, il ne falloit pas tant de cérémonies (Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 2, 1826, p. 356).
P. ext. Enfermer très étroitement. Le froid très vif claquemure davantage les gens dans leurs maisons (Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 212).
Au fig. Enfermer dans des limites très ou trop étroites. J'ai souvent remarqué que notre vie leur semble claquemurée (Taine, Notes sur l'Angleterre,1872, p. 21).
P. iron. :
Hélène. − Non pas de toilette éclatante, Rien de voyant, rien de décolleté : Je veux une robe montante Claquemurant ma grâce et ma beauté. Meilhac, Halévy, La Belle Hélène,1865, II, 1, p. 214.
P. ext. Cacher, obscurcir. À plus forte raison, une phrase d'argot, dont le sens est alors doublement claquemuré (J. Richepin, La Chanson des gueux,éd. rev. et augm., 1881, p. 287).
B.− Emploi pronom. Se claustrer dans un lieu exigu. Sainte Thaïs, (...) saint Nilammon (...) s'étaient claquemurés en une cave percée d'un trou (Huysmans, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 166).
P. ext. S'enfermer dans une maison (pour s'y réfugier). Il s'était claquemuré dans sa demeure, et s'y était rendu tout à fait inabordable (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 613).
Au fig. L'individu fléchit sous le poids de la masse, et se trouve claquemuré dans un ordre établi (Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 287).
Prononc. et Orth. : [klakmyʀe], (je) claquemure [klakmy:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1644 claquemuré (Scarron, Typhon, IV, 14 ds Richardson); 1648 claquemurer (Id., Virgile, VI, 254a, ibid.). Dér. de (jouer) à claquemur, jeu d'enfant (Oudin, Trésor des deux lang. espagnolle et françoise, Paris, 1660) consistant prob. à enserrer un joueur si étroitement qu'il fait claquer les bornes qui le cernent, composé de la forme verbale claque de claquer1* et de mur*. Fréq. abs. littér. : 19.