| CLAPOTER, verbe intrans. [En parlant d'une étendue d'eau] Être agité de mouvements divers constitués par des ondes de vagues courtes et pressées qui s'entrechoquent en faisant un bruit caractéristique. La mer clapote. On entendait autour du gouvernail l'eau clapoter plus clair (Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 246):1. Partout, le bruit joyeux de l'eau qui court sous les dalles des rigoles, clapote dans les lavoirs, jaillit dans les bassins, tinte finement dans les vasques.
T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 111. − P. métaph. Sur cette vaste rumeur, de temps à autre clapotent des voix claires, tel parmi les flots un flot qui saute (Flaubert, La Tentation de St Antoine,1849, p. 381): 2. J'habite à trop de milliers de mètres d'altitude au-dessus des bas-fonds où clapotent et clabaudent de tels sales papotages, pour que je puisse être éclaboussé par les plaisanteries d'une Verdurin, ...
Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 287. − P. anal. Leurs vêtements collés par la pluie les empêchaient de marcher, leurs souliers clapotaient, l'eau ruisselait sur tout leur corps (R. Rolland, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, p. 169). Prononc. et Orth. : [klapɔte], (je) clapote [klapɔt]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1611 clappetter « frapper sur quelque chose avec la main » (Cotgr.), attest. isolée; 1833 clapoter (P. Borel, Champavert, Champavert, Le Lycanthrope, p. 229). Formé sur la racine onomatopéique klapp- (FEW, t. 2, p. 733a); suff. -oter*, v. aussi clap(p)er. Fréq. abs. littér. : 127. |