| CLAIRONNER, verbe A.− Emploi intrans. Jouer du clairon. L'ennemi claironne aux portes [de la ville] (Valéry, Correspondance [avec Gide], 1891, p. 90). − P. anal. Une voix claironne (R. Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 383).Les coqs claironnaient (Courteline, Le Train de8 h 47, 1888, 2epart., 3, p. 119).Claironner comme un âne (Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 154). − Fig. Clamer à tous vents. − Un homme vierge est un homme qui a peur des femmes, claironna Mac Allister, et un homme qui a peur des femmes n'est bon à rien (Green, Moïra,1950, p. 116). B.− Emploi trans. (avec un compl. d'obj. interne), rare. Sonner le rassemblement en jouant du clairon. Le 11 avril à 7 h. du soir, toutes les maisons de Berny vidèrent leurs hommes sur la place où Posier claironnait le rassemblement (Hamp, Marée fraîche,1909, p. 162). − P. anal. Deux voix claironnèrent une chanson (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 7). − Fig. Clamer à tous vents. N'ayant pas besoin de claironner ses succès, Albertine garda le silence (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 940). ♦ Emploi pronom. (avec valeur passive et une idée d'obligation) : Ces affaires-là ne se claironnent pas aux quatre vents; elles se glissent dans le tuyau de l'oreille.
A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 124. Prononc. et Orth. : [klε
ʀ
ɔne], (je) claironne [klε
ʀ
ɔn]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1559 (Buttet, Epithalame du duc de Savoie, p. 371 ds Hug.); 1578 au fig. cleronner (La Boderie, Harmon., Ep. ds Gdf. Compl.) − 1611, Cotgr.; repris dep. Ac. Compl. 1842 comme vieux mot, surtout empl. dep. la fin du xixes. (1873 Rimbaud, Illuminations, p. 302); 2. av. 1892 part. passé substantivé claironnée (J. Reibrach ds Guérin). Dénominatif de clairon*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 24. |