| CLAIRET, ETTE, adj. et subst. Qui est clair. A.− Courant 1. ALIM. Vin clairet. Un vin amer, un vin clairet que l'on buvait en famille et dont on était très fier (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 131). − Emploi subst. (p. ell. du subst.) Vin rouge léger et peu coloré. Un verre de clairet. En buvant quelque bon clairet (Ponchon, La Muse au cabaret,La Fête du soleil, 1920, p. 263). − Expr. Être entre le blanc et le clairet. Être légèrement ivre. 2. JOAILL. Pierre de couleur très pâle. Un clairet. B.− Plus rare. Une voix clairette. Aiguë et perçante. Des yeux clairets. L'atelier coquet, propret (E. et J. de Goncourt, Journal,1896, p. 974).Il faisait de joyeuses parties ... de pêche dans le cours clairet de la Vinette (F. Fabre, Lucifer,1884, p. 65). − Emploi subst., fam. Terme d'affection. Mon clairet : Mon clairet, quel air ils font,
Ces gens pleins d'impertinence,
Dont les délices ne sont
Qu'eau claire et vaine science!
Muselli, Les Strophes de Contre-Fortune,1931, p. 81. Rem. 1. On rencontre clairet, adj. au sens fig. de « assez clair, explicite ». Chers à mon cœur, j'irai dans les ministères pour vous (...) mais soyez clairets (...) il me faut les points, les virgules (G. d'Esparbès, Les Derniers lys, 1898, p. 266). 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. claret. Vin rouge. Il [Pascalon] tarasconnait fort agréablement lui aussi et, tout en tenant tête aux Anglais pour boire le claret, il les égayait (A. Daudet, Port-Tarascon, 1890, p. 257). [Chez les Anglais] Vin rouge, surtout vin de Bordeaux. Le claret à soixante centimes préconisé par Mme Claudine (Colette, Claudine s'en va, 1903, p. 68). Prononc. et Orth. : [klε
ʀ
ε], fém. [-εt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. Subst. mil. xiies. claré « vin de liqueur fait avec du miel et des épices » (Couronnement Louis, 85 ds T.-L.), forme en usage en a. fr. et m. fr.; fin xives. vin claret « vin de couleur claire » (Manière de langage ds R. critique d'hist. et de litt., 1870, p. 392) − 1611, Cotgr.; 1509 cleret (Chap. de Ste-Radeg., A. Vienne ds Gdf. Compl., s.v. claret); 1579 (Larivey, Vefve, acte 2 scène 6 ds IGLF Litt.). II. Adj. xiiies. [date du ms. G] claret (Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, var. du vers 5868 : Tens ... claret); 1remoitié du xiiies. (Doon de Nanteuil, 94 ds T.-L. : Clerete voix). I claré, du lat. médiév. claratum « id. » (xes. coutume de l'abbaye de Verdun ds Bambeck Boden, p. 142), dér. de clarus « clair » (spéc. au Moy. Âge en parlant des liqueurs ds Mittellat. w. s.v.), avec suff. -atum; devenu claret par substitution de suff. (xies. claretum ds Mittellat. W. s.v.); cleret, clairet par attraction de cler, clair*. II dér. de cler, clair*; suff. -et*, -ette*. Fréq. abs. littér. : 19. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 262 (s.v. claret). − Bonn. 1920, p. 28 (s.v. claret). − Lew. 1960, p. 297. |