| CITADIN, INE, subst. et adj. A.− Subst. Personne qui habite une ville, qui vit à la ville. Anton. agriculteur, campagnard, paysan.A côté de ce garçon en chemise à carreaux [le cocher], il [Wilfred] faisait figure de citadin avec son pardessus bleu marine, son chapeau et ses gants de laine (Green, Chaque homme dans sa nuit,1960, p. 6): 1. Très certainement les Athéniens ne jouissaient pas de la campagne comme nous. La plupart ne vivaient guère aux champs, étaient de purs citadins, attachés aux pavés du Pnyx ou de l'Agora.
Lemaitre, Les Contemporains,1885, p. 146. − ANC. [Dans certaines villes italiennes] Habitant qui n'était pas de la noblesse. Anton. citoyen.Les citoyens, c'était la noblesse; les citadins, c'était le peuple (Hugo, Le Rhin,1842, p. 467). B.− Adj. De la ville, qui lui appartient; qui la concerne. Paysages, plaisirs citadins. Synon. urbain. Anton. agricole, campagnard, champêtre, rural, rustique.Un besoin d'élégance citadine (Zola, La Terre,1887, p. 230).Beau dimanche et joli Bois de Boulogne! C'est notre forêt, notre parc, à Fossette et à moi, vagabondes citadines (Colette, La Vagabonde,1910, p. 41): 2. À gauche, au-dessus de nos têtes, on entendait une grande rumeur citadine, les phares des autos balayaient l'avenue où brillaient les hauts buildings.
S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 328. − Voiture citadine et, p. ell., une citadine, subst. fém. [Au xixes. dans certaines grandes villes] Voiture publique analogue au fiacre. Une citadine à deux chevaux (Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 384).Me voilà assis à côté de ma charmante inconnue dans une bonne citadine dont toutes les glaces sont levées (P. de Kock, Ni jamais, ni toujours,1835, p. 176). Prononc. : [sitadε
̃], fém. [-in]. Le subst. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début xives. subst. « habitant de la cité » (Aimé du Mont-Cassin, Ist. de li Normant, 201 [trad. fr. du lat. faite en Italie] d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 455); 2. 1832 citadine « voiture de place en usage dans les grandes villes » (Raymond), ,,vx`` dep. 1900 (Nouv. Lar. ill.). 1 empr. à l'ital. cittadino « habitant de la cité » (dep. début xiiies., Ritmo Lucchese ds Batt.), dér. de cittade, anc. forme de città (cité*; DEI); 2 prob. p. ell. de voiture citadine. Fréq. abs. littér. : 191. Bbg. Goug. Mots. t. 1 1962, pp. 154-155. − Hope 1971, p. 34. − Monfrin (J.). Bibl. Éc. Chartes. 1963, t. 121, p. 264. − Tracc. 1907, pp. 128-129. − Wind 1928, p. 38, 201. |