| CIRON, subst. masc. Insecte aptère quasi microscopique vivant sur les aliments et les détritus (cf. Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 456).♦ Ciron du bois. Coléoptère dont la larve creuse le bois des meubles et des charpentes. − P. ext. Pustule de la gale. − P. métaph. ♦ Être d'une extrême petitesse : 1. Plus près des murs, se dressaient des machines de siège. semblables à des insectes géants, au pied desquelles s'activaient des cirons guerriers.
L. Daudet, Sylla et son destin,1922, p. 33. ♦ [En partic. p. réf. au fragment 72 des Pensées de Pascal] :
2. Rentre en toi-même, Oreste : l'univers te donne tort, et tu es un ciron dans l'univers.
Sartre, Les Mouches,1943, III, 2, p. 99. Prononc. et Orth. : [siʀ
ɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. (nous) cirons, scierons. Forme chiron ds Land. 1834, Gattel 1841, Besch. 1845, Littré. Formes corresp. chironné ds Littré et chironnage ds Littré et Guérin 1892. Étymol. et Hist. 2emoitié xies. seiron (Gloses de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, Paris, 1929, p. 130, no939); ca 1200 cirun (Simund de Freine, Roman de Philosophie, éd. J. E. Matzke, 929). De l'a. b. frq. *seuro que l'on peut déduire du m. néerl. siere [néerl. zier], m. b. all. sūre, a. h. all. suiro, v. Gam. Rom.2, t. 1, p. 412, note 1. Fréq. abs. littér. : 37. DÉR. Cironné, ée, adj.[En parlant du bois] Région. Qui est attaqué par la larve du ciron*. L'air sentait le vieux fer, le bois cironné, l'argile humide et cette navrante odeur de suint mort et de maigre litière qu'exhalent les bergeries depuis longtemps abandonnées (Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 106).− Cf. ciron, prononc. supra. − 1reattest. 1877 chironné (Littré Suppl.); de ciron (chiron) attesté en franco-comtois, en franco-prov. et dans l'est du prov. (cf. FEW t. 17, p. 67b), suff. -é*. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 127. − Millepierres (F.). Les Insectes. Vie Lang. 1969, p. 443. |