| CIRCONVENIR, verbe trans. A.− Vx ou littér. Entourer de tous côtés quelque chose ou quelqu'un. L'essaim strident, étourdi de soleil, circonvenait la branche; nuage actif qui se resserrait peu à peu (Gide, Journal,1906, p. 217).Le maïs naissant nous circonvient, le blé de printemps pareil à du chiendent, nous cerne de toutes parts (Morand, Air indien,1932, p. 67). − P. ext., rare. Délimiter les contours d'un objet. Ma main circonvient l'objet qu'elle touche en devançant les stimuli et en dessinant elle-même la forme que je vais percevoir (Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. 90). − P. métaph. [Le suj. désigne une chose abstr.] Entourer, assaillir. L'individu est circonvenu de règlements, qui ne lui laissent la liberté d'aucun membre (Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 28). B.− Fig. Entourer quelqu'un de toutes sortes de ruses et d'artifices, employer à son égard d'habiles procédés : 1. ... la femme a tendance constante à rabaisser l'homme, elle le circonvient, l'enlace, veut en faire son compagnon, son égal : c'est dans sa nature.
Proudhon, La Pornocratie,1865, p. 192. − P. ext. Se concilier quelqu'un (ou par personnification quelque chose) par des manœuvres habiles; le séduire, l'abuser. Circonvenu par les ruses du serpent, l'homme prévariqua contre l'ordre de Dieu (Thierry, Récits des temps mérovingiens,t. 2, 1840, p. 320): 2. ... il n'existe pas de moyen démontré de le séduire [le hasard] de l'amadouer, de le circonvenir.
A. Arnoux, Double chance,1958, p. 185. Prononc. et Orth. : [siʀkɔ
̃v(ə)ni:ʀ], (je) circonviens [siʀkɔ
̃vjε
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1355 circunvenir « entourer, envelopper » (P. Bersuire, Tite-Live, fo61a ds Gdf. Compl.); 2. ca 1370 circonvenir « séduire par des artifices » (J. Lefevre, trad. La Vieille, 144 ds T.-L.). Empr. au lat. class. circumvenire « venir autour, entourer, cerner; assiéger ». Fréq. abs. littér. : 76. |