| CIPAYE, subst. masc. Mercenaire hindou employé en particulier par les Anglais : 1. Depuis 1756 (...) jusqu'à cette année [1857] dans laquelle éclata la grande insurrection des cipayes, la célèbre compagnie des Indes fut toute-puissante.
Verne, Le Tour du monde en 80 jours,1873, p. 42. 2. Les Maharadjahs font garder par des hordes d'élite, les lisières des forêts saintes (...). De taciturnes milices de cipayes, au cœur de hyène, incorruptibles et sans pitié, rôdent, sans cesse, de toutes parts, en ces parages meurtriers.
Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels,Souvenirs occultes, 1883, p. 368. − Emploi adj. Régiment, soldat cipaye; troupes cipayes (Gobineau, Correspondance[avec Tocqueville], 1859, p. 234). Prononc. et Orth. : [sipaj]. Prononc. valable pour les orth. cipaye, cipahi (cf. Coppée, Poésies complètes, t. 2, 1865-1908, p. 246) et cipahie (cf. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, 1813, p. 338). L'orth. cipaye donne lieu, par ailleurs, à une transcr. en [-ε] : ci-pè (ds Gattel 1841). Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1758 sepay (J. H. Grose, Voyage aux Indes orientales, Londres [trad. de l'angl.], p. 55 ds Dalg., s.v. sipai); 1770 cipay (Abbé Raynal, Hist. philosophique et politique des Etablissements des Européens dans les deux Indes, t. 1, p. 331, ibid.); 1791 cipaye (Bernardin de Saint-Pierre, La Chaumière indienne, p. 74). Empr., par l'intermédiaire de l'angl.cf. sepay en 1757, J. H. Grose, Voy. E. Indies, p. 62 ds NED), au port. sipae (dep. 1728), aussi cipae (1825 ds Dalg.), etc., lui-même empr. au pers. sipāhī
« soldat » (v. FEW t. 19, pp. 159-160; cf. spahi). Fréq. abs. littér. : 34. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, p. 30. |