| * Dans l'article "CINTRER,, verbe trans." CINTRER, verbe trans. A.− CONSTRUCTION 1. Construire en forme de cintre. Cintrer une porte, une fenêtre : 1. Dans les terrains aquifères (...) on cintre la section de la galerie maçonnée en ellipse complète ou en courbe à plusieurs centres composée d'arcs de cercles...
J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 688. − Emploi abs. : 2. C'était une de ces basiliques de bois, communes alors dans toute la Gaule, et dont la construction élancée, les pilastres formés de plusieurs troncs d'arbres liés ensemble, et les arcades nécessairement aiguës à cause de la difficulté de cintrer avec de pareils matériaux, ont fourni, selon toute apparence, le type originel du style à ogives...
Thierry, Récits des temps mérovingiens,t. 2, 1840, p. 72. ♦ P. anal. La neige qui s'écroule des arbres a cintré mon toit de façon inquiétante (Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 9). 2. Poser le cintre en charpente sur lequel va être construite la voûte. La baie est cintrée (Noël1968). B.− Techn. Donner à une pièce la forme du cintre : 3. Il arrive très souvent d'arracher le pare-choc ou de cintrer la barre d'accouplement de la direction par suite d'inattention, le point d'attache étant mal choisi.
Ch. Chapelain, Cours mod. de techn. automob.,1956, p. 324. ♦ Machine, presse à cintrer (cf. L. Baudry de Saunier, Le Cyclisme, préf. de Pierre Giffart, 1892, p. 271). − Emploi pronom. : 4. ... ces tuyaux [en cuivre rouge ou en fer étiré] se cintrent avec assez de facilité...
L. Ser, Traité de phys. industr.,t. 2, 1890, p. 278. ♦ Arg. Se tordre de rire : 5. « Peut-être ai-je le rire facile, mais (...) je me suis absolument gondolé, cintré, tirebouchonné » (P. Paillette).
A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1901, p. 395. C.− HABILL. Serrer à hauteur de la taille : 6. Les deux pinces qui cintrent le buste s'accordent avec le départ, sur la jupe, du pli de hanche.
Jardin des Modes,janv. 1951, p. 31. Prononc. et Orth. : [sε
̃tʀe], (je) cintre [sε
̃:tʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1349 part. passé adjectivé chintre « disposé en forme d'arc » (Chir. de Jeh. de Loyaucourt, A. Tournai ds Gdf. Compl. : vote... chintree au ront); 1455 cyntrer (A. N. KK 329, ibid.); 2. 1690 adj. hérald. cintré (Fur.); 3. a) [1759 adj. cintré « qui a été courbé » (Comptes Manoir Rouen, 545 ds IGLF)]; 1892 cintrer « courber » (Baudry de Saunier, Cyclisme, 271); b) 1819 adj. cintré « courbé (ici d'un chapeau) » (Observateur des Modes, III, 140); 1925 « qui serre à la taille, en parlant d'un vêtement » (Gide, Les Faux-monnayeurs, p. 1226); 1951 cintrer (supra ex. 6); 4. av. 1901 se cintrer « se tordre de rire » (supra ex. 5); 5. 1953 être cintré « être fou » (G. Sandry, M. Carrère, Dict. de l'arg. mod., 5o). D'un lat. vulg. *cincturare (dér. de cinctura, v. ceinture) « ceindre » (cf. cindrer [-dr- prob. dû à l'infl. de ceindre] « entourer » ds Cotgr.; le terme de marine reprend cette notion). Fréq. abs. littér. : 7. DÉR. 1. Cintrage, subst. masc.,technol. Action de cintrer, de donner à une pièce la forme d'un cintre; résultat de cette action. Leur cintrage [des ressorts à lames] est fait à chaud avant trempe : l'expérience montre les déformations de courbure causées par la trempe (P. Gorgeu, Machines-outils,1928, p. 55).Ces bois conditionnent, en outre, largement l'emploi du béton dans la construction, soit qu'ils servent au coffrage, soit qu'ils soient utilisés pour le cintrage des grands ouvrages en ciment armé (La Forêt fr.,1955, p. 19).− [sε
̃tʀa:ʒ]. Ds Ac. 1932. − 1reattest. 1869 cintrage (Lar. 19e); malgré le hiatus chronol, apparent dér. de cintrer « courber », suff. -age*. 2. Cintreuse, subst. fém.Machine à cintrer des pièces de bois, de métal et plus partic. les tubes. Cintreuses pour tôles (J. Campredon, Le Bois,1948, p. 137).− [sε
̃tʀø:z]. − 1reattest. 1927 (R. Champly, Nouv. Encyclop. pratique, t. 13, 1927, p. 105); de cintrer technol., suff. -euse*. BBG. − Spitzer (L.). Philol. Quart. 1945, t. 24, p. 27. |