| CILICE, subst. masc. A.− Tunique, ceinture de crin ou d'étoffe rude, garnie éventuellement de clous ou de pointes de fer à l'intérieur et portée sur la chair par mortification. Porter, prendre le cilice; cilice de pénitente; cilice de poil de gazelle : 1. On fabriquait, paraît-il, les cilices en Cilicie, avec du poil de chèvre. Je ne crois même pas que l'on puisse trouver de tels articles dans le commerce.
G. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 59. 2. Ça me dégoûte comme d'aller à confesse, c'est du même ordre que les « pénitences », le cilice des moines, tout l'arsenal ordurier du masochisme chrétien...
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 181. − P. métaph. : 3. À cette heure de nuit, la nature était morte, l'ombre tendait de crêpe les murs blanchis, la fraîcheur lui mettait aux épaules un cilice salutaire; ...
Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1286. B.− Au fig. Ce qui est cause de tourments. Endosser le cilice de la misère (Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 376): 4. La haire sacrée et le cilice rigoureux des saintes épreuves ne nous défendent pas eux-mêmes contre les prestiges du mauvais esprit; nous souffrons comme vous, mes enfants, et nous jugeons de la rigueur de vos combats par ceux que nous avons livrés.
Nodier, Trilby,1822, p. 146. Prononc. et Orth. : [silis]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. silice. Étymol. et Hist. 2emoitié du xiiies. (Machabées, 62 ds Quem.). Empr. au lat. class. cilicium « pièce d'étoffe en poil de chèvre [de Cilicie] ». Fréq. abs. littér. : 135. |