| CIGOGNE, subst. fém. A.− Oiseau migrateur de grande taille, à longues pattes et à long bec. La jeune cigogne a toujours nourri son vieux père (Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem,t. 1, 1811, p. 162).La cigogne blanche, au sommet des obélisques, commence à s'endormir la tête passée sous son aile (Flaubert, La Tentation de St Antoine,1849, p. 206).La bonté (...) des cigognes, leur piété pour leurs vieux parents, attestée par tant de témoins (Michelet, L'Oiseau,1856, p. 63): 1. Tout en haut de l'église, une cigogne, debout sur son échasse, ses ailes noires repliées au-dessus de sa queue blanche, le grand bec roux incliné d'un air mélancolique, faisait l'admiration de toute la ville.
Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 73. ♦ Vx. Contes de la cigogne, contes à la cigogne, ,,contes ridicules et dépourvus de toute vraisemblance`` (Ac. 1835, 1878). ♦ Fam. Cou* de cigogne. − Spéc., HÉRALD. Les Sigognac ont des armes parlantes; ils portent d'azur à trois cigognes d'or, deux et une (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 446). − P. métaph. : 2. Avec son long cou granulé (...) la marquise de Sarlèze était, ce soir là, une effarante cigogne de cauchemar.
J. Lorrain, Monsieur de Phocas,1901, p. 81. B.− [P. anal. de forme, avec le bec et/ou le cou de l'animal] Levier ou dispositif de levage à forme recourbée. On utilise quelquefois des chèvres ou des cigognes pour le chargement des meulons (T. Ballu, Machines agricoles,1933, p. 377). Prononc. et Orth. : [sigɔ
ɳ]. Fér. 1768 attribue à l'orth. cicogne (qualifiée ds Fér. t. 1 1787 d'ancienne) cette même prononciation. Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. cigogne « tuyau de cuir en forme de levier servant à tirer l'eau du puits » (Gloses de Raschi ds Lévy Trésor, p. 54); 2. 1113 zool. cigogne (FEW t. 2, p. 665a, sans réf.); 1121 ciguigne (Ph. Thaon, Best., 2632 ds T.-L.). 1 et 2 prob. empr. à l'a. prov. cegonha « id. » (Pt Lévy) avec infl. du lat. ciconia zool. (Pline ds TLL s.v., 1051, 17) et terme techn. p. anal. de forme « appareil à puiser l'eau [fait d'une longue perche montée sur pivot] » (Isidore, ibid., 1051, 69). Fréq. abs. littér. : 258. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 533, b) 674; xxes. : a) 289, b) 106. DÉR. Cigogneau, subst. masc.Petit de la cigogne. La plupart des dict. gén. enregistrent également les formes cicognat et cicon(n)eau.− 1resattest. 1174-78 cegoignal (E. de Fougères, Manières, 945 ds T.-L.), 1295 cigoigneau (A.M.-et-L., B 53, fo123 ds Gdf. Compl.), 1555 cigogneau (Belon, Nat. des oys., ibid.); de cigogne, suff. -eau*. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 99. |