| CICÉRON, subst. masc. Par antonomase. Orateur éloquent : Un rideau de velours rouge si magiquement divisa selon une ligne médiane laissant apparaître (...) le bar, les tables (...) du Mont-de-piété, la plus célèbre de toutes les boîtes de tantes de la Capitale (...) asteure encore seulement et faiblement animée par la présence aberrante et légèrement anormale des disciples du cicéron Gabriel...
Queneau, Zazie dans le métro,1959, p. 198. Rem. On rencontre ds la docum. les dér. suiv. a) Cicéronage, subst. masc., néol. d'aut. Propos grandiloquents à la manière de Cicéron. Grande description. Discours et cicéronage sceptique de l'un (E. et J. de Goncourt, Journal, 1855, p. 223). b) Cicéron(n)erie, subst. fém. Affectation du style oratoire de Cicéron. c) Cicéronien, ienne, adj. Qui rappelle la manière de Cicéron. Composition, emphase cicéronienne; discours, style cicéronien. L'éthique cicéronienne du decorum (Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 3). d) Cicéroniser, verbe intrans. Imiter la langue, le style de Cicéron. On ne s'attendait pas à ce que la Pucelle cicéronisât de la sorte (...) une si belle épître contient trop de rhétorique pour une fille (...) simplette (A. France, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 129). Prononc. : [siseʀ
ɔ
̃]. Étymol. et Hist. xviiies. « cicérone » (Voltaire ds Lar. 19e); 1792 « homme éloquent » (Florian, Fables, II, 7, éd. Paris, 1820, p. 77). Emploi par antonomase du nom de l'orateur latin. Bbg. Gohin 1903, p. 243 (s.v. cicéronerie). |