| CHÈVRE-PIED, adj. et subst. masc. I.− Emploi adj. [En parlant du dieu Pan, des satyres] Qui a des pieds de chèvre (cf. capripède). Satyres chèvre-pieds (Claudel, Protée,1reversion, 1914, I, 1, p. 307). − Rare. [En parlant du Diable] Le Diable, (...) le subtil révolté, chèvre-pied comme le dieu Pan (P. Arène, Veine d'argile,1896, p. 127). II.− Emploi subst. A.− Satyre. Il n'y a que les faunes et chèvre-pieds qui dansent sans mesure (Alain, Propos,1923, p. 476). − Au fig. : 1. − Avec qui couche cette jolie fille cendrée? Avec Fanny la brune, je pense?
− Mais non, mon vieux, avec ce chèvre-pied de Farou, qui la décore du titre de secrétaire...
Colette, La Seconde,1929, p. 68. B.− Dieu Pan, en tant qu'il est représenté avec un corps de satyre : 2. Sois-nous propice, Pan! Ô Chèvre-pied, gardien
Des troupeaux que nourrit le mont Arcadien.
Heredia, Les Trophées,1893, p. 42. Prononc. et Orth. : [ʃ
εvʀ
əpje]. Ac. 1694 : chevrepieds; Ac. 1718 : chevre-pied; Ac. 1740 : chévre-pied (au plur. -pieds); Ac. 1762-1835 : chèvre-pied (au plur. -pieds); Ac. 1878 : chèvre-pied ou chèvre-pieds. Non attesté ds Ac. 1932. La forme avec trait d'union et sans s au sing. (s étant réservé au plur.) est adoptée dans la majorité des dict., cf. Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841, Nod. 1844, Littré (qui justifie l'absence de s au sing. par le modèle
œil de faucon et non yeux de faucon), ds Guérin 1892 et Rob. Noter cependant que Rob. écrit dans le corps de son article : satyre chèvre-pied ou chèvre-pieds. La forme avec s au sing. est au contraire employée ds Land. 1834, Besch. 1845, Lar. 19eet Quillet 1965. Pour notre docum. ds Hugo, La Légende des siècles, t. 2, 1859, p. 589 et ds Louÿs, Aphrodite, 1896, p. 26. Les 2 graph. sont admises -pied(s) ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1549 (Ronsard, Les Bacchanales, éd. P. Laumonier, t. 3, p. 205). Calque (à partir de chèvre* et de pied*) du lat. class. capripes de même sens. Fréq. abs. littér. : 12. |