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CHÂTELAIN1, AINE, subst. et adj.
A.− FÉOD. Maître, maîtresse du château; spéc., subst. masc. celui qui commande la châtellenie et y exerce les droits de justice. Dans la hiérarchie de la noblesse, le châtelain venait immédiatement après le baron (Bouillet1859) :
1. Voilà bien l'appartement de la châtelaine enchantée, la croisée gothique, la cascade écumeuse qui rafraîchit son front, les sièges de chêne et de velours sur lesquels elle médite au milieu de sa cour, mais où donc est le châtelain du lieu? Serait-il en Palestine à la poursuite des infidèles à côté du roi Philippe-Auguste ou de Saint Louis? Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 78.
2. Les chefs barbares, devenus châtelains féodaux, se battaient entre eux, pillaient les paysans, détroussaient les marchands, volaient et maltraitaient à plaisir leurs misérables serfs. Taine, Philos. de l'art,t. 1, 1865, p. 78.
Emploi adj. Seigneur châtelain, dame châtelaine. Les seigneurs châtelains du quinzième siècle (Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1572).
Juge châtelain et parfois absol. châtelain. Juge qui rendait la justice dans une châtellenie au nom du seigneur châtelain. Châtelains royaux, seigneuriaux.
B.− Propriétaire d'un château de plaisance. Un noble, un riche châtelain. Son épouse. Une belle et aimable châtelaine :
3. Des châteaux, il y en a, mais les châtelains ne résident point; deux mois, trois mois, c'est le plus; ils n'ont le temps que de s'aimer eux-mêmes dans le pays : mais aimer le pays, en être aimé, voilà la vraie vie. Ils ne l'ont pas. R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 141.
Emploi adj. Qui habite un château, en est propriétaire. Les notabilités châtelaines et bourgeoises (Nerval, Les Filles du feu,Angélique, 1854, p. 536).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑtlε ̃], fém. [-εn]. Enq. : / ʃatlε ̃; len, (D) /. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v. Chastelain; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne; de 1694 à 1798 n'est considéré que comme subst. et adj. masc. Étymol. et Hist. A. Féod. 1. subst. a) 1155 masc. « personnage à qui la possession d'un château confère un certain rang dans la hiérarchie seigneuriale » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8555); ca 1170 fém. ([Chr. de Troyes], G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 1140 : D'une garce, d'une vilainne, Se an doiz feire chastelainne. Tu ies sirë et chastelains, Et mes pere fu uns vilains); répertorié par les dict. dep. 1732 (Trév.); b) av. 1309 masc. « seigneur d'un château fort et de son territoire » (Joinville, 101, 27 ds IGLF); 2. ca 1611 adj. « relatif au châtelain » (Cotgr.); 1636 spéc. subst. « juge qui officiait à la place du seigneur » (Monet, Invantaire des deus lang. fr. et lat., Lyon); ces emplois répertoriés dans la plupart des dict. mod., subsistent comme archaïsmes de civilisation. B. 1840 subst. fém. « femme du propriétaire ou habitant d'un château de plaisance » (Balzac, Pierrette, p. 82). Du lat. castellanus subst. « celui qui habite dans un château fort, une redoute et les défend » (iies. av. J.-C. ds TLL s.v., 524, 58) puis en lat. médiév. « fonctionnaire préposé à la garde d'un château » (1002-24 ds Mittellat. W. s.v., 335, 52), ce fonctionnaire ayant un rang dans la hiérarchie seigneuriale (1032, ibid., 335, 71); lat. médiév. castellana « épouse d'un châtelain » (1084 ds Nierm.).