| CHIGNER, verbe intrans. Vieilli, pop. Pleurer, pleurnicher. Chigner des yeux (Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 541).Une pauvre petite femme (...) qui chigne de tout son cœur (Claudel, Partage de midi,1reversion, 1906, p. 993):Allons, je l'entends qui pleure. Ça lui fera du bien de chigner. Voilà la première fois qu'elle se vide les yeux depuis que je suis à son service.
Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 243. Rem. 1. On rencontre ds la docum. le part. prés. adjectivé chignant. Une joie pleurante et chignante (J. Richepin, Le Cadet, 1890, p. 294). 2. Certains dict. (Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Quillet 1965) enregistrent chignard, arde, adj. et subst. (Celui, celle) qui pleure, qui pleurniche souvent. Prononc. : [ʃiɳe], (je) chigne [ʃiɳ]. Étymol. et Hist. 1. Av. 1794 chignant part. prés. adj. « avoir constamment l'humeur et la parole grogneuses » (L. du Père Duchêne, 73olettre, p. 3 ds Littré); 2. 1807 chigner « geindre, pleurnicher » (J.-F. Michel, Dict. des expr. vicieuses [Lorraine], p. 45); cf. 1835, supra ex. Terme dial. en usage dans plusieurs régions, notamment celles de l'Est (FEW t. 16, p. 324a) issu de rechigner* par aphérèse. Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 295. |