| CHICOTIN, subst. masc. Suc très amer tiré de l'aloès ou de la coloquinte. Amer comme chicotin (Zola, L'Assommoir,1877, p. 695).♦ P. métaph. Le chicotin doit être bu jusqu'à la dernière goutte, c'est tout ou rien (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 240): 1. Ah! si (...) j'avais été mis en présence de quelque personnage officiel et solennel (...) j'aurais peut-être été capable de ne pas résister à la tentation de lui offrir quelques bonbons au chicotin roulés dans le sucre académique.
Coppée, Mon franc-parler I,1894, p. 299. − P. méton. Dragée au chicotin. ♦ P. métaph. : 2. Quel contraste frappant votre épître rassemble! Vos vers, mêlés aux miens, sont pour moi des leçons; Et le même quatrain nous offre, unis ensemble, Les chicotins et les bonbons.
Delille, Poésies fugitives,1807, p. 244. Prononc. et Orth. : [ʃikɔtε
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1359 alloeu cycoterne « variété d'aloès qu'on récolte à Socotra » (Compt. de l'argent., p. 212 ds Gdf. Compl., s.v. aloes); 1478 aloeu cicotrin (Le guidon en françois, 141 ds Sigurs, p. 458); xves. Aloès cicotin (G. Tardif ds Delb. Rec. ds DG); 1564 chicotin (Thierry); 1690 « chair de la coloquinte » (Fur.); 1694 « suc d'aloès » (Ac.); 1732 amer comme du Chicotin (Trév.); 1834 amer comme chicotin (Land.). Adaptation à l'aide du suff. -in* de l'ar. suqutrī, nom de cette plante proprement « qui concerne l'île de Socotra (au large du cap Guardafui dans l'océan Indien) » d'où est originaire cette sorte d'aloès; il est possible que l'ital. aloe socoltrino ait servi d'intermédiaire (1remoitié xives., Fr. Balducci Pegolotti d'apr. A. Steiger ds R. Filol. esp., t. 36, p. 24). Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. Rog. 1965, p. 50, 178. |