| CHICARD, subst. masc. Personnage de carnaval se livrant à des danses grotesques dans les bals masqués, en vogue dans la deuxième partie du xixesiècle : 1. − « J'ai lu dans La Mode », dit Cisy, « qu'à la saint-Ferdinand, au bal des Tuileries, tout le monde était déguisé en chicards. »
− « Si ce n'est pas pitoyable! » fit le socialiste, en haussant de dégoût les épaules.
Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 177. 2. Peu de monde dans la salle, quelques épaves de Bullier ou du Casino, vierges folles suivant l'armée, chicards fanés, débardeurs en déroute, et cinq ou six petites blanchisseuses mahonnaises qui se lancent, mais gardent de leur temps de vertu un vague parfum d'ail et de sauces safranées...
A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, p. 85. Rem. 1. Noter le sens arg. ,,souteneur de haut vol`` (Lyon 1901 ds Esn. 1966), qui apparente le mot à chiqueur. 2. Noter les fantaisies verbales chicandard, chicocandard. Mon nouveau maître a un drôle de jargon!... chicard... chicandard, chicocandard!... un vrai tintamarre (E. Labiche, Deux papas très bien, 1845, 1, p. 379). Pour chicandard cf. aussi Flaubert, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 129. Pour chicocandard cf. aussi L. Cladel, Omp-drailles, 1879, p. 327. Sur ces mots, voir Mat. Louis-Philippe 1951, pp. 68-69. Prononc. et Orth. Cf. chic dér. 1. Étymol. et Hist. 1840 « homme déguisé pour un bal de carnaval » (H. Delord, Le Chicard, Les Français peints par eux-mêmes, II, 362 ds Fr. mod., t. 16, 1948, p. 214); 1861 « costume porté pour un tel déguisement » (P. de Kock, Les Compagnons de la Truffe, t. 1, p. 217). Var. de chiqueur, v. rem. s.v. chiquer1*. Fréq. abs. littér. : 6. Bbg. Darm. 1877, p. 89. − Pauli 1921, p. 36. |