| CHIASSE, subst. fém. A.− Trivial. Excrément d'insecte : 1. Le nez en pointe de betterave très aiguë, tirant à lui toute une mince figure en chiasse d'insecte (...) est chevauché d'une paire de petits yeux brillants.
Bloy, Le Désespéré,1886, p. 211. 1.− P. ext., pop. Diarrhée, colique. 2.− P. métaph. a) Peur. Avoir la chiasse : 2. Staline, ça te fout les jetons, ça te fout la chiasse, t'as peur pour ton magot, mercanti...
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 43. b) Chose sans valeur; personne méprisable : 3. Don Luis, hors de lui, vociférait. On ne l'écoutait que pour rire ou pour l'injurier :
− Tais-toi, on te purgera aussi, chiasse!
Morand, Le Flagellant de Séville,1951, p. 80. c) Ennui, difficulté. Quelle chiasse (cf. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.). B.− P. anal. Impuretés remontant à la surface d'un métal en fusion. Chiasse de fer, de cuivre (Ac.). Prononc. et Orth. : [ʃas]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1578 chiace « écume, impureté à la surface d'un métal » (La Boderie, Harm. du monde, 665 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 303); 1611 chiasse (Cotgr.); 2. 1718 chiasse de mouche « excréments d'insectes » (Ac.); 1894 « colique, diarrhée » d'où fig. « peur » avoir la chiasse (Ch. Virmaître, Dict. d'arg. fin-de-siècle, p. 65); cf. 1899 (Bloy, Journal, t. 1, p. 332); 3. 1718 fig. « ce qu'il y a de plus vil » (Ac.); 4. 1961 id. « ennui grave, difficulté » (Lar. encyclop.). Dér. de chier*; suff. -asse* [la date 1680 Rich. notée par Lar. Lang. fr. pour le sens 3 est erronée, le mot chiasse ne figurant pas dans les éd. de 1680, 1706 et 1710]. Fréq. abs. littér. : 10. |