| CHIASME, subst. masc. A.− Signe en forme de χ (khi) indiquant, en marge d'un manuscrit, un passage désapprouvé. Rem. Attesté ds la plupart des dict. du xixes. ainsi que ds Lar. 20e, Lar. encyclop. et Quillet 1965 qui l'enregistre sous chiasma. B.− RHÉT. Figure de style consistant à inverser l'ordre des termes dans les parties symétriques de deux membres de phrase de manière à former un parallèle ou une antithèse. C'est bonnet blanc et blanc bonnet; il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger : 1. Le chiasme ne serait qu'une sotte coquetterie de style s'il n'était motivé par une raison supérieure : désir de variété, besoin d'euphonie ou d'harmonie expressive.
Morier1961, p. 77. − Au fig. : 2. ... l'herméneutique ne se réduit plus à une induction rectiligne, ni même à un chiasme simple, elle nous engage dans les méandres tortueux d'un labyrinthe.
Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 14. Prononc. et Orth. : [kjasm̥]. Rob. admet chiasma ou chiasme, également pour le terme de rhét. (à comparer avec le reste des dict. qui réserve la forme chiasma au terme d'anat.). Étymol. et Hist. 1538 « signe figurant la lettre χ » (FEW t. 2, 1, s.v. chiasmos, p. 635b); 1554 (J. de Maumont, trad. des
Œuvres de St Justin ds Hug.), attest. isolées; repris au xixes. 1. 1838 diplomatique (Ac. Compl. 1842); 2. 1838 rhét. (ibid.). Empr. au gr.
χ
ι
α
σ
μ
ο
́
ς « disposition en croix » d'où les emplois comme termes de rhét. iies. et de diplomatique vies. (ds Liddell-Scott). Fréq. abs. littér. : 4. |