| CHEVEU, subst. masc. I.− A.− Gén. au plur. Poil qui pousse sur le crâne de l'homme. Une poignée, une touffe de cheveux; la racine du cheveu; perdre ses cheveux (G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, p. 36); une mèche de cheveux (Saint-Exupéry, Citadelle, 1944, p. 628) : 1. On a désigné par des noms divers toutes les variations que présentent les poils, par rapport à la partie qu'ils recouvrent; et c'est de là que sont venus les noms de cheveux, de cils, de sourcils, de moustaches, de barbe, etc.
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 599. Rem. Le mot s'emploie parfois au sing. pour désigner la chevelure : le cheveu en broussailles (E. et J. de Goncourt, Journal, 1870, p. 693), le cheveu rare (E. et J. de Goncourt, Journal, 1874, p. 1029) : 2. « ... il n'a pas l'air âgé, regardez, le cheveu est resté jeune. » (Car depuis trois ou quatre ans le mot cheveu avait été employé au singulier par un de ces inconnus qui sont les lanceurs des modes littéraires (...) À l'heure actuelle on dit encore « le cheveu », mais de l'excès du singulier, renaîtra le pluriel.)
Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 929. ♦ En cheveux. Se dit d'une femme qui ne porte pas d'autre coiffure que ses cheveux. Des femmes en cheveux (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 307). ♦ Cheveux d'Absalon, cheveux de Samson. Cheveux célèbres pour leur longueur; cheveux dans lesquels résidait la force du héros. Dalila coupant les cheveux de Samson (Michelet, Journal,1838, p. 286). B.− Combinaisons syntagmatiques de cheveu 1. [Aspect physique des cheveux : longueur, épaisseur, forme, etc.] Cheveux très longs dans le cou, cheveux courts, plats et rares, épais, fins et légers, souples, brillants, éclatants, frisés, bouclés, ondulés, frisottés, rebelles, fourchus, cassants, poisseux et ternes. Cheveux en baguette de tambour plaqués sur le front (E. et J. de Goncourt, Journal,1896, p. 503).Cheveux secs et emmêlés (G. Duhamel, Confession de minuit,1920, p. 82).Cheveux drus et crespelés (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 26).Les cheveux soyeux de l'enfant (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 283).Cheveux ternes, peu abondants (R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 16).Cheveux crépus et ras (R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 432).Avoir les cheveux gras (cf. A. France, Le Petit Pierre, 1918, p. 21) : 3. Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, (...). Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j'entends dans tes cheveux! (...) Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs.
Baudelaire, Petits poèmes en prose,Un Hémisphère dans une chevelure, 1867, pp. 83-85. 2. [Aspect physique des cheveux : leur teinte naturelle] Cheveux blonds, bruns, châtains; cheveux couleur de paille, de chanvre, de lin; cheveux roux, d'acajou; cheveux gris, argentés, poivre et sel. Cheveux rouges (Lamartine, Le Tailleur de pierre de Saint-Point,1851, p. 463).Noir de cheveux (Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-20, p. 171).Une couleur de cheveux exceptionnelle (Anouilh, La Répétition,1950, I, p. 24).Cheveux de jais (Sainte-Beuve, Volupté,t. 1, 1834, p. 77).Beaux cheveux couleur de soleil (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 154).Cheveux d'or (Zola, Nana,1880, p. 1351).Cheveux couleur de nuit (Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 255): 4. Penchée sur le miroir ovale, Angelina examinait scrupuleusement le long visage distingué qu'elle affectait de haïr et dont elle parlait sur un ton moqueur mais elle brossait avec amour de magnifiques cheveux noirs dont les tresses luisantes, ramassées en chignon au-dessus de la nuque, semblaient vivre et se tordre comme un nœud de serpents, tant la lumière y jouait d'étrange façon.
Green, Journal,1928-34, p. 280. − Spéc. [En parlant d'une pers. âgée] Cheveux blancs. Avoir des cheveux blancs avant l'âge (Flaubert, Smarh,1839, p. 111).Dès que le premier cheveu blanc paraît sur les tempes (Amiel, Journal intime,1866, p. 57). ♦ P. méton. [Pour désigner la pers. âgée] Respecter les cheveux blancs (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1, 1855, p. 51). ♦ Rare. Devenir « cheveux blancs ». Vieillir (cf. G. d'Esparbès, Printemps, 1906, p. 10). 3. [Autres qualités physiques] a) [En considération de la faible épaisseur du cheveu] Mince, fin comme un cheveu. Étroit comme un cheveu (Volney, Les Ruines,1791, p. 148).Ténu comme un cheveu (Mallarmé, Correspondance,1871, p. 29).De la grosseur d'un cheveu (Voyage de La Pérouse,t. 4,1797, p. 65). b) [En considération de l'aptitude du cheveu à s'allonger suivant l'humidité du temps] Hygromètre à cheveu. Instrument servant à mesurer le degré hygrométrique de l'air (Voyage de La Pérouse, t. 4, 1797, p. 259). 4. [En parlant du mouvement donné naturellement aux cheveux] Cheveux rejetés en arrière, défaits, dénoués, ébouriffés, en désordre, hirsutes, en bataille. Cheveux ondoyants (Nodier, Smarra,1821, p. 97).Cheveux fous retombant sur les oreilles (Montherlant, Le Songe,1922, p. 51): 5. C'était une voisine que j'avais; une petite ouvrière sans doute, avec une grâce toute parisienne, une mignonne tête blonde sous des cheveux bouclés aux tempes; des cheveux qui semblaient une lumière frisée, descendaient à l'oreille, couraient jusqu'à la nuque, dansaient au vent, puis devenaient, plus bas, un duvet si fin, si léger, si blond, qu'on le voyait à peine, mais qu'on éprouvait une irrésistible envie de mettre là une foule de baisers.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Au printemps, 1881, p. 385. − Expr. Cheveux au vent. Le jeune Shelley, cheveux au vent et chemise ouverte (Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley,1923, p. 38).Avoir le cheveu désordre (Aragon, Le Roman inachevé,La Beauté du diable, 1956, p. 17). 5. [En parlant du soin des cheveux] Une coupe de cheveux; défaire, friser, lustrer, se brosser, se peigner les cheveux; l'arrangement des cheveux; cheveux plaqués, roulés et poudrés, brillantinés; un shampoing pour cheveux secs, une laque pour cheveux; se passer les cheveux à la camomille, à la feuille de noyer; rafraîchir ses cheveux. Se laver les cheveux à grande eau (Renard, Journal,1901, p. 685).Cheveux teints (Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1280).Passer ses cheveux au henné (E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 32).Cheveux implantés et décolorés (Quillet Méd.1965) : 6. Il s'est rasé depuis ce matin. Il a les yeux gris. Le nez est rond au bout, et plutôt retroussé. Il se met du cosmétique sur les cheveux. Peut-être n'en avait-il pas ce matin. La ligne des cheveux sur le front est toute droite.
Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 219. ♦ Faux cheveux. Cheveux artificiels, postiches. Une perruque en faux cheveux. Cette mode des faux cheveux (Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 151). 6. [En parlant du mode de coiffure adopté, des accessoires divers servant à maintenir les cheveux] Cheveux en chignon, en torsade, en tortillon; une queue de cheveux, un peigne, une pince à cheveux; un tour de cheveux; un ruban, une fleur dans les cheveux; cheveux coupés « à la Jeanne d'Arc », « à la garçonne ». Nattes de cheveux disposées en rond au-dessus des oreilles (Loti, Pêcheur d'Islande,1886, p. 254).Cheveux en tresses (Banville, Les Cariatides,L'Auréole, 1842, p. 159).Une grande épingle à cheveux de femme (E. et J. de Goncourt, Journal,1893, p. 409).Bandeaux de cheveux (Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 288).Une raie divisant les cheveux (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 116): 7. − « C'est lui! Le voilà! Sénécal! » Ce garçon déplut à Frédéric. Son front était rehaussé par la coupe de ses cheveux taillés en brosse. Quelque chose de dur et de froid perçait dans ses yeux gris; ...
Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 66. C.− Loc. fig. et fam. − Se prendre aux cheveux, se tirer les cheveux, s'empoigner par les cheveux. Se prendre de querelle et en venir aux mains. Ils ont failli se prendre aux cheveux et le juge a eu beaucoup de peine à les séparer (Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 214). − S'arracher les cheveux. Manifester un profond désespoir; être dans l'impossibilité de se sortir d'une situation difficile. Quelques femmes, entre autres une nourrice d'Orlanduccio, s'arrachaient les cheveux et poussaient des hurlemens sauvages (Mérimée, Colomba,1840, p. 147). − Avoir mal aux cheveux. ,,Se dit du malaise extrême et de l'hébétement qui suivent d'ordinaire l'ivresse`` (L. Larchey, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860, 1859, p. 447). − Faire dresser les cheveux sur la tête. Provoquer la stupéfaction, saisir quelqu'un d'épouvante ou de colère. Ça fait dresser les cheveux sur la tête! La terreur qui fait dresser les cheveux à la tête (Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 293): 8. Elle lui faisait horreur. Quoi! C'était pour elle, pour ça, pour cette femelle sans âme, cette chienne en rut qu'il avait commis ce fratricide, cette chose épouvantable dont la pensée, la nuit, lui dressait les cheveux d'horreur sur la tête?
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 183. − Se faire des cheveux, se faire des cheveux blancs. Avoir des soucis pour quelqu'un ou pour quelque chose. C'était plus fort qu'elle [Lola], elle se faisait des cheveux sans raison (Sartre, L'Âge de raison,1945, p. 29). − Saisir l'occasion aux cheveux, par les cheveux. En profiter dès qu'elle se présente, rapidement, sans trop réfléchir. Une occasion s'est présentée; ma foi, je l'ai saisie aux cheveux (Courteline, Femmes d'amis,1888, p. 68). ♦ Plus rarement. Les cheveux de l'occasion (Balzac,
Œuvres diverses,t. 1, 1850, p. 89).Saisir tout plaisir aux cheveux (Nerval, Le Second Faust,1840, p. 276). − À un cheveu près. À très peu de chose près. Mesurer à un cheveu près la distance de la terre au soleil (E. et J. de Goncourt, Journal,1859, p. 634). ♦ Être à un cheveu de. Être à un cheveu de l'apoplexie (Balzac, Lettres à l'Étrangère,t. 1, 1850, p. 449). ♦ Il s'en est fallu d'un cheveu que, il s'en est fallu de l'épaisseur d'un cheveu. Il s'en est à peine fallu d'un petit cheveu que je giflasse éperdument l'administrateur Albiot (Bloy, Journal,1895, p. 69). ♦ Ne tenir qu'à un cheveu. Ça n'a tenu qu'à un cheveu (Renard, Journal,1898, p. 470).Bourget est nommé, mais il n'a tenu qu'à un cheveu que Deschanel fût nommé à sa place (E. et J. de GoncourtJournal,1894, p. 581). − Ne pas vieillir d'un cheveu (cf. E. et J. de Goncourt, Journal, 1894, p. 536). − Manquer, rater d'un cheveu (cf. Bernanos, Monsieur Ouine, 1943, p. 1416). Une roue de la voiture renversée tournait encore à toute vitesse au-dessus de lui (...) Manqué d'un cheveu, pensa-t-il (BernanosMonsieur Ouine,1943p. 1410). − Toucher, ne pas toucher un (seul) cheveu de la tête de qqn. Lui causer ou non le moindre petit dommage : 9. − Enfin, expliquez-moi!...
− Rien du tout! Me promettez-vous que vous garderez le silence sur le cas de cet homme, ce qui, du reste, peut vous servir, et que l'on ne touchera pas à un cheveu de sa tête?...
G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 79. − Il y a un cheveu. Il y a un ennui, une difficulté de dernière minute. Je suis ici très bien (...) Il y a un cheveu, six francs par jour à payer (Verlaine, Correspondance, t. 3, 1869-96, p. 126). − Venir, arriver, tomber comme un cheveu sur la soupe. Arriver à contretemps ou sans aucun propos. Ça vient comme un cheveu sur la soupe : 10. Le chef militaire, que l'on appelle, pour la conspiration, Renaud, et M. Noiret, l'ex-garagiste, ont mangé avec nous, et j'en ai profité pour leur poser quelques questions sur les maquis, pour ne pas y arriver comme un cheveu sur la soupe, ne pas paraître trop gourde...
E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 359. − Passer la main dans les cheveux de qqn. Le flatter. Cette façon de procéder (...) me séduit (...) Et croyez bien que je n'ai pas l'intention de vous passer la main dans les cheveux (Courteline, Un Client sérieux,1897, p. 18). − Couper les cheveux en quatre. Subtiliser à l'excès. Les énervants coupages de cheveux en quatre (N. Sarraute, L'Ère du soupçon,1956, p. 11): 11. Mmede Staël coupait, disséquait un cheveu en quatre. Elle anatomisait et colorait tout.
Chênedollé, Journal,1824, p. 128. − Un raisonnement, une interprétation tiré(e) par les cheveux. Une argumentation qui manque de solidité ou de naturel : 12. Une manie des nouveaux venus ici est de chercher l'étymologie du nom de Plombières. On leur en donne plusieurs (...) toutes plus tirées par les cheveux les unes que les autres.
H. Berlioz, Les Grotesques de la musique,1869, p. 135. − Proverbialement. On ne peut faire pousser des cheveux à des chauves (Balzac, César Birotteau, 1837, p. 141). On ne peut pas peigner un diable qui n'a pas de cheveux (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 4, 1828-29, p. 167). II.− [P. anal. de forme ou de finesse] A.− Domaine de l'hist. nat. 1. BOTANIQUE a) Branches retombantes de certains arbres; filaments de certaines plantes qui imitent une chevelure. Cheveux des saules, de l'algue, du sainfoin. Blonds cheveux de la clématite en fruits (Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 121). b) Plus spéc. Végétaux de diverses sortes affectant la forme capillaire. Cheveux de la Vierge, cheveux de Vénus. Fleur de la viorne; nom donné à plusieurs espèces de byssus : 13. Les nombreuses familles des pariétaires, la camomille, les cheveux de Vénus sortaient par touffes abondantes et variées entre les barbacanes de la muraille, lézardée malgré son épaisseur.
Balzac, Le Curé de village,1839, p. 89. SYNT. Cheveux du diable (synon. cuscute). Cheveux d'évêque (synon. raiponce) (A. France, Pierre Nozière, 1899, p. 172). Cheveux de mer (synon. varechs filamenteux), cheveux de paysan (synon. chicorée sauvage, barbe de capucin). 2. ENTOMOL. Cheveux de la Vierge. Nom donné parfois aux fils de la Vierge, fils d'araignée des champs (cf. M. Rollinat, Les Névroses, Refuges, 1883, p. 151). 3. MINÉR. Cheveux de Vénus. Nom donné aux filaments dorés que forme le rutile dans le quartz hyalin (cf. A. et N. Metta, Les Pierres précieuses, 1960, p. 89). B.− Techn. diverses 1. ART CULIN. Cheveu d'ange. Vermicelle très fin. Tranches d'orange, de cédrat ou de citron, confites et coupées en lanières minces. 2. CÉRAMIQUE a) Fêlure d'une faïence ou d'une porcelaine. Assiette, tasse ayant un cheveu. Sans un « cheveu » (F. Carco, Nostalgie de Paris,1941, p. 24). b) Cheveu d'or. Filet d'or encadrant une pièce de porcelaine. 3. DÉCORATION. Cheveux d'ange. Guirlande d'arbre de Noël (Catal. de jouets [Magasins du Louvre], 1936). Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)vø]. [ə] muet noté ds les dict. hist. ainsi que ds Passy 1914, Dub., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. [ə] muet noté entre parenthèses ds Barbeau-Rodhe 1930 (qui transcrit également [œ
̃
ʃvø] ou [œ
̃
ʃfø] par assourdissement de [v] sous l'infl. de [ʃ]), Pt Rob. et Warn. 1968. Au sujet de [ə] muet cf. chemin. Fér. 1768 : ,,Ceux qui affectent prononcent jeveu``. À ce sujet cf. cheval. Attesté ds Ac. 1694-1932. Au plur. des cheveux. Étymol. et Hist. 1. Mil. xies. chevels cas régime plur. (Alexis, 87a ds T.-L.); xves. en cheveux « sans bonnet ni coiffe » (Louis XI, Nouv., XXXVII ds Littré); d'où les expr. fig. a) 1558 empoigner (l'occasion) aux cheveux (Joachim du Bellay, Au roi, s. la trêve ds Gdf. Compl.); 1584 tenir l'occasion par les cheveux (O. de Turnebe, Les Contens, I, 3, ibid.); b) av. 1630 faire dresser les cheveux à la teste de (quelqu'un) (Aubigné, Vie, XXI ds Littré); c) 1671 prendre quelqu'un aux cheveux (La Fontaine, Contes, éd. H. Régnier, t. 5, p. 12); 1690 fendre un cheveu en deux (Fur.); 2. p. anal. lang. poétique av. 1560 les verds cheveux du boccage (J. du Bellay, III, 77 rods Littré); 1556 bot. cheveux de Venus (Bernard Dessen, Compositione medicamentorum, p. 197 cité ds R. Lang. rom., t. 5, p. 77). Du lat. class. capillus « cheveu ». Fréq. abs. littér. : 11 714. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 14 446, b) 21 807; xxes. : a) 20 249; b) 13 626. DÉR. Chevil(l)ière,(Chevilière, Chevillière) subst. fém.1. Ruban grossier ou tresse plate en coton ou en fil écru. Attesté sous la forme chevilière ds Besch. 1845, sous la forme chevillière ds Besch. Suppl. 1845-46, Littré, Guérin 1892 et Quillet 1965, et sous les 2 formes ds Lar. 19e-20eet Lar. encyclop.2. Région. (franco-prov. et suisse romand). Ruban métrique. Ils déroulaient à cet effet (pour prendre les mesures) leur chevillière de toile gommée, où les toises étaient indiquées par un trait noir (Ramuz, Derborence,1934, p. 117).− Seule transcr. ds Littré : che-vi-llè-r' (avec [λ] mouillé). − 1reattest. xvies., cheveliere ds Hug., xvies. « cordon, ruban » (Presentation des joyaux, 59, Picot et Nyrop, Nouv. rec. de farces, p. 184, ibid.); de l'a. fr. chevel (v. cheveu), suff. -ière*. − Fréq. abs. littér. Chevillière : 1. BBG. − Brüch (J.). Die Wörter für « Haar » im Latein und ihr Fortleben im Romanischen. Wiener Studien. 1957, t. 70, pp. 51-53. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 136-137. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 48. − Rog. 1965, p. 19, 125, 180. − Sain. Lang. par. 1920, p. 363. − Stefenelli (A.). Der Synonymenreichtum der altfranzösischen Dichtersprache. Wien, 1967. |