| CHEVAUCHEMENT, subst. masc. A.− Position de deux objets qui empiètent l'un sur l'autre : 1. ... il [le savant] crayonne un profil d'oiseau. Le mutuel chevauchement de leurs plumes rappelle le dispositif adopté par les romaines écailles du reptile et de la sirène.
Audiberti, L'Ampélour,1937, p. 87. − P. métaph. : 2. L'érable était seul au milieu d'un bosquet de jeunes coudriers souples. Par delà les branches tendues aux larges feuilles s'élevait et retombait le chevauchement bleu des montagnes. De la tombe fraîche on dominait le dévalement des champs...
Giono, L'Eau vive,1943, p. 280. B.− Action de chevaucher quelque chose, d'être à cheval, d'empiéter sur quelque chose. Chevauchement d'une ligne continue, d'une ligne jaune (cf. chevaucher II B 2). Rem. Fig., rare. Chevauchement de la chimère (cf. chevaucher II A loc. fig.) : 3. Ô silence introublé des nuits! Fenêtre ouverte!
Ombre muette et bleue! Ô raison qui déserte!
Illusions qui se retrouvent au complet!
Chevauchement de la Chimère qui vous plaît!
E. Rostand, Les Musardises,1890, p. 145. Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)voʃmɑ
̃]. Pour [ə] muet cf. chemin. Attesté ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. xves. [date du ms.] « action d'aller à cheval, chevauchée » (Froiss., Chron., II, Richel. 2644, fo188 rods Gdf.) − 1671, Pomey; répertorié comme ,,v. lang.`` d'apr. Ac. Compl. 1842; 2. 1814 « action de recouvrir en partie » (Nysten). Dér. du rad. de chevaucher*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Lew. 1960, pp. 124-125. − Quem. Fichier. |