| CHEVALIER2, IÈRE, adj. et subst. A.− Emploi adj., rare 1. Qui rappelle la noblesse et la générosité du chevalier. Avoir une âme chevalière : 1. Toute cette générosité jeune et chevalière promue (...) cette race de grâce, cette race de sainteté si particulière, si chevalière, si généreuse, si libérale, si française.
Péguy, Victor-Marie, Comte Hugo,1910, p. 804. − P. ext. : 2. Ma dernière lettre était du genre cavalier, plutôt que chevalier. À peine fut-elle partie, que j'en eus du remords. Pardonnez-la-moi.
Montherlant, Les Jeunes filles,1936, p. 1028. 2. Synon. de cavalier2* : 3. Au fond, Gringoire, comme M. Despréaux, était « très peu voluptueux ». Il n'était pas de cette espèce chevalière et mousquetaire qui prend les jeunes filles d'assaut.
Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 116. B.− Subst., BIJOUT. Bague à la chevalière ou absol. chevalière. Bague à gros chaton sur lequel sont gravées des armoiries ou des initiales : 4. La Citrouille leva en l'air sa main grasse et molle ornée à l'auriculaire d'une chevalière énorme.
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 177. Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)valje], [ʃ(ə)valjε:ʀ]. Le 2eest attesté ds Ac. 1932 au sens de bague. Étymol. et Hist. 1. Adj. 1548 « relatif au chevalier (romain) » Fortune chevalière [Fortuna equestris] (Ét. de la Planche, trad. des Cinq. prem. Liv. des Annales de Tacite, L. iii, p. 128), rare; 1600 « relatif à un chevalier » (Cl. Fauchet, Origines des Chevaliers, à Gilles de Souvré ds Hug.); 2. 1818 redingote à la chevalière (Observateur des modes, II, I, p. 16 ds Fr. mod., t. 20, 1952, p. 300); 1820 bague à la chevalière (Ibid., VI, p. 415, loc. cit.); d'où 1821 subst. chevalière (Ibid., VII, 520, loc. cit.). Même mot que chevalier1*. Fréq. abs. littér. Chevalière : 32. Bbg. Greimas (A.-J.). Nouvelles dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 300. |