| CHENIL, subst. masc. A.− Logement de chiens. 1. Logement des chiens de meute et, p. ext., des chiens en général. Les chenils regorgeaient de chiens; les piqueurs donnaient du cor toute la journée (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 87). − Vieilli, VÉN. Bâtiment réservé aux équipages de chasse à courre. On a établi une école d'enseignement mutuel dans les chenils du château (Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 75). 2. Établissement où l'on héberge les chiens et où sont élevés les chiens de race. Un chien vagabond mis au chenil (Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 249): Les jeunes chiens élevés dans des chenils avec des animaux du même âge sont moins développés que ceux qui courent en liberté avec leurs parents.
Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 327. − En partic. Cage où sont enfermés les chiens de course avant le départ (cf. Morand, Londres, 1933, p. 143). B.− P. ext., péj. [En parlant du logement d'une pers.] Issu d'un des premiers chenils de France et honoré d'un pedigree fort beau (Barrès, L'Ennemi des Lois,1893, p. 163). ♦ Loc., vieilli. Renvoyer qqn à son chenil. Le chasser. (cf. Taine, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 228). − Fam. Logement sordide et mal tenu. Le baron de Nucingen ne doit pas, ne peut pas rester dans un chenil pareil (Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1844, p. 200). ♦ P. méton. Désordre, pagaïe. Quel chenil derrière lui! des charrettes pleines de femmes, d'enfants, de moribonds, de blessés (Morand, Le Flagellant de Séville,1951, p. 278). Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)ni(l)]. a) [ə] muet. Noté ds les dict. de Fér. 1768 à DG sauf Fél. 1851; cf. également pour les dict. mod. ds Passy 1914, Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. [ə] facultatif ds Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob.; pour Dub. on prononce [ə] quand on prononce [l] final. Au sujet de [ə] cf. chemin. b) [l] final. N'est pas noté de Fér. 1768 à DG, ainsi que ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968. On ne prononce pas non plus [l] pour Rouss.-Lacl. 1927, p. 166, 167, pour Grammont Prononc. 1958, p. 93, 94 et pour Kamm. 1964, p. 216, 217. [l] final est facultatif ds Dub., Pt Rob., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. aussi Nyrop Phonét. 1951, * 223 qui souligne qu'on entend les 2 prononc. avec ou sans [l]. Buben 1935, * 204 indique que la prononc. normale à Paris est sans [l]. Attesté ds Ac. 1694-1932 avec l'indication que e ne se prononce pas. Étymol. et Hist. 1. 1387 « lieu où sont enfermés les chiens de chasse » (G. Phébus, Vénerie, 118 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 305); 1676 « lieu où l'on loge les chiens » (Félibien Dict., p. 523); 1732 « lieu où logent les officiers de la vénerie, les valets » (Trév.); 1953 « lieu où l'on héberge les chiens contre paiement, où l'on élève des chiens de chasse » (Rob.); 2. 1694 fig. « logement sale » (Ac.). D'un lat. vulg. *canile dér. de canis (chien*), formé d'apr. le lat. bovide, caprile, ovile (E. Gamillscheg et L. Spitzer ds Archivum romanicum, Genève, 1921, II, 2, p. 6). Fréq. abs. littér. : 104. |