| CHEMINEAU1, CHEMINOT2, subst. masc. Vieilli. Homme qui erre par les chemins et vivant de menus travaux, de charité, ou de larcins. Synon. mod. vagabond.Tous les vagabonds et tous les chemineaux errant bien loin à la ronde (A. France, L'Orme du mail,1897, p. 210).Il y a plus de trente ans qu'il a quitté le pays et qu'il marche, chemineau ou mendiant (Renard, Journal,1905, p. 996).Rem. 1. Nouv. Lar. ill. précise ,,Nom donné, dans les ateliers de construction, aux ouvriers terrassiers qui vont d'un chantier à l'autre et aux ouvriers travaillant aux déblais et remblais de chemin de fer.`` Pour Lar. encyclop. et Quillet 1965 il s'agit d'un ouvrier agric., d'un journalier. 2. On rencontre ds la docum. a) Le fém. cheminaude. Hors d'ici, la gueuse! Au bois, la cheminaude! Gardons-nous de la vagabonde (M. Lefèvre, Les Gestes de la chanson, 1896, p. 100). b) Le fém. cheminote, signalé ds Rheims 1969 qui cite M. Schwob, Cœur double, O.C., p. 15 : Joues flétries, mollets tordus, dos courbé par les panerées de sardines, c'était une cheminote bonne à marier, et qui donne au terme le sens de vagabonde. Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)mino]. Pour [ə] muet cf. chemin. Nouv. Lar. ill. traite, s.v. chemineau, le terme qui désigne un vagabond et celui qui désigne l'employé des chemins de fer. Il signale : ,,S'écrit aussi cheminot.`` Pt Lar. 1906 admet chemineau ou cheminot. Ac. n'admet le mot qu'à partir de 1932 et distingue chemineau (vagabond) et cheminot (employé des chemins de fer). Cf. déjà Lar. 20epuis, apr. Ac., Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. A. 1896 cheminaude (M. Lefèvre, Les Gestes de la chanson, p. 100); 1897 (J. Richepin, Le Chemineau [titre]). B. 1899 cheminot (Nouv. Lar. ill.). Dér. de chemin* « sentier », suff. -(e)au*; le fém. est formé p. anal. avec les mots en -aud, fém. -aude (maraude, ribaude); cheminot par substitution de suff., peut-être sous l'infl. de cheminot1*. Fréq. abs. littér. Chemineau1: 58. Bbg. Pauli 1921, pp. 20-21. |