| CHAUSSON, subst. masc. A.− Chaussure d'étoffe ou de cuir souple maintenant le pied au chaud et que l'on porte généralement chez soi. Des chaussons de feutre : 1. Le maître de maison était en robe de chambre ouatinée, les pieds dans de gros chaussons, une couverture sur les genoux, un plaid sur les épaules, un foulard autour du cou, une toque de lièvre sur ses cheveux blancs, ...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 395. − Chausson de lisière. Chausson fabriqué avec des lisières de drap (cf. Flaubert, La 1reÉducation sentimentale, 1845, p. 91). ♦ En partic. Chaussons de bal. Chaussures légères utilisées dans les bals : 2. ... à quatre heures le bal cessa (...) Nous étions désespérés de n'avoir pas de fiacre et de faire deux lieues en chaussons, à cinq heures du matin, avec le froid.
Stendhal, Journal,t. 2, 1805-08, p. 109. − P. ext. Chaussette tricotée que l'on met aux nouveau-nés (cf. point de chausson). − Spécialement 1. CHORÉGR. Chaussure en soie plate et légère à semelle de cuir au bout renforcé permettant aux danseurs/ euses de faire des pointes : 3. Les danseuses bien entraînées peuvent exécuter jusqu'à quatre pirouettes sur la pointe et six sur la demi-pointe, certains artifices et en particulier l'utilisation de chaussons avec roulements à billes, permettent de doubler et tripler les performances habituelles.
M. Bourgat, Techn. de la danse,1959, p. 107. 2. SP. Chaussure souple pour la pratique de certains sports (escrime, etc.). − P. méton. Lutte à coups de pieds dont les règles s'apparentent à celles de l'escrime (cf. savate). Et s'ils voulaient se rebeller, ils tombaient sur des gaillards habitués à la savate et au chausson (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 163). B.− P. anal. 1. MENUIS. Ornement de métal qui habille parfois les pieds de certains meubles. 2. PÂTISS. [P. réf. au chausson qui enveloppe le pied] Pâtisserie à pâte feuilletée contenant ordinairement de la compote de pomme. Un chausson aux pommes. Prononc. et Orth. : [ʃosɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xiies. « chaussure de dessous en étoffe moelleuse » (Moniage Guillaume, 1447 ds T.-L.); spéc. 1627 « soulier plat et léger qu'on met pour jouer à la paume, faire de l'escrime » (J. Crespin, Le Thresor des trois langues, espagnole, françoise et italienne); d'où 1844 « sorte de lutte » (Allons à la barrière, chanson ds Larch. Suppl. 1883, p. 33); 2. 1783 p. anal. de forme, pâtiss. (Encyclop. méthod. t. 2, p. 90). Dér. de chausse*; suff. -on*. Fréq. abs. littér. : 144. DÉR. Chaussonnier, subst. masc.,technol. Fabricant de chaussons. L'industrie du pays est le chausson de lisière. La plupart des chaussoniers, qui n'ont pu livrer aux usines le travail de la semaine, travaillent encore (Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 60).− [ʃosɔnje]. − 1reattest. 1841 (P. Joigneaux, Les Prisons de Paris, p. 126); de chausson, suff. -ier*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 208. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 144. − Sain. Lang. par. 1920, p. 410. |