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CHAUFFEUR, EUSE, subst.
I.− Subst. masc.
A.− Celui qui s'occupe du feu d'une forge, d'un fourneau, du fonctionnement d'une chaudière. Avec la régularité mécanique du chauffeur qui enfourne des pelletées dans sa machine (Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 99).
P. métaph. Les chauffeurs de volcans (Claudel, Le Livre de Christophe Colomb,1929, p. 1163).
[Emploi en appos., avec valeur d'adj.] Rare. Ouvrier chauffeur (Ac. 1835, 1878).
Rem. 1. On rencontre ds la docum. un autre emploi à valeur adj., pour désigner un appareil procurant de la chaleur. Foyer chauffeur (J. Bourde, Les Trav. publ., t. 2, 1929, p. 110). 2. Rob. Suppl. 1970 atteste un emploi subst. au sens de ,,appareil servant à chauffer (dans quelques techniques)``.
Chauffeur-mécanicien (de bateau ou de locomotive) :
1. La Durande, sans compter Clubin, le capitaine, portait sept hommes d'équipage, un timonier, un matelot charbonnier, un matelot charpentier, un cuisinier, manœuvrier au besoin, deux chauffeurs et un mousse. L'un des deux chauffeurs était en même temps mécanicien. Ce chauffeur-mécanicien, très brave et très intelligent nègre hollandais, évadé des sucreries de Surinam, s'appelait Imbrancam. Le nègre Imbrancam comprenait et servait admirablement la machine. Dans les premiers temps, il n'avait pas peu contribué, apparaissant tout noir dans sa fournaise, à donner un air diabolique à la Durande. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 190.
B.− P. ext., usuel. Celui qui conduit un véhicule automobile, à usage personnel ou dans le cadre de sa profession. Chauffeur de camion, de taxi; être assis à côté du chauffeur. C'était un chauffeur qui, enveloppé dans sa peau de bique, gagnait à pied son garage (Proust, La Prisonnière,1922, p. 137).Location de voitures sans chauffeur (P. Defert, Pour une pol. du tour. en France,1960, p. 81).
Chauffeur du dimanche. Chauffeur maladroit à qui l'on donne cette épithète, en supposant qu'il ne conduit guère que le dimanche (cf. dans un cont. métaph. Brasillach, Pierre Corneille, 1938, p. 208).
P. métaph. Les curés à vapeur, ou plus exactement à Vespa, (...) jeunes, sanguins, turbulents (...) ces chauffeurs de Dieu (Giono, Voyage en Italie,1953, p. 190).
C.− Vx. Chauffeur (de pieds) [cf. chauffer I A 1]. Brigand qui brûlait la plante des pieds de ses victimes pour leur faire avouer où se cachait leur argent, qui sévissait surtout dans les campagnes à la fin du xviiiesiècle et au début du xixesiècle, avec parfois des visées politiques, royalistes :
2. ... chez nous on n'entendait plus parler que de chauffeurs embusqués dans les bois, pour arrêter les voitures, piller les fermes et dévaliser les Juifs. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 2, 1870, p. 374.
Emploi adj. Huguet, royaliste, un peu chauffeur, (...) et qui avait porté la Terreur Blanche dans l'Aveyron (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 180).
[P. anal. de fonction] L'inquisiteur des ténèbres, le bourreau de l'éternité, Satan le chauffeur (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1, 1855, p. 28).
D.− Au fig.
1. Celui qui excite, encourage, stimule. Les jours d'émeute, (...) il y a bien des meneurs là dedans, des chauffeurs (Flaubert, Correspondance,1853, p. 150).
2. Fam. Homme sensuel, qui fait la cour aux femmes. Écoute, vieux chauffeur!... Il te faut des femmes (Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 322).
Rem. On rencontre ds la docum., avec une nuance péj., la forme chauffeux (cf. Toulet, La Jeune fille verte, 1918, p. 109).
II.− Subst. fém., vieilli.
A.− Chaise basse qui permet de s'installer près du feu pour se chauffer :
3. À l'angle de la cheminée La chauffeuse capitonnée Vous tend les bras T. Gautier, Émaux et camées,1852, p. 128.
Rem. On rencontre ds la docum. ce subst. employé sans doute par erreur au sens de chaufferette (cf. Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, L'Intersigne, 1883, p. 307).
B.− Femme qui conduit un véhicule automobile. Elle a obtenu son permis de chauffeuse (Ac.1932).
Prononc. et Orth. : [ʃofœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. I. 1. 1680 (Rich. : Chaufeur. Celui qui tire la branloire, et fait aler les souflets d'une forge pour faire rouge le metal); spéc. a) 1834 vocab. du chemin de fer (Briot, Manuel du constructeur, p. 153 ds Wexler, p. 110 : Le même chariot porte le mecanicien chargé de diriger la machine, et son aide qui lui sert de chauffeur); b) 1866 chauffeur-mécanicien supra ex. 1; c) 1896, 15 oct. « conducteur d'un véhicule automobile » (Le Sport universel illustré, 314b ds Quem. Fichier); 1898, 5 févr. subst. fém. (ibid., 84b, ibid.); 2. 1798, 11 oct. « bandit qui brûle les pieds de ses victimes » (Sous la plume des gens de justice ds Précis de la procédure criminelle tenue contre les accusés dans l'affaire d'Orgerès, II, 1, 61 ds IGLF). II. 1830 Subst. fém. « siège bas » (Balzac, Gobseck, p. 380). Dér. de chauffer*; suff. -eur2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 757. (Chauffeuse : 15). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 44, b) 206; xxes. : a) 883, b) 2 539.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 82. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 208. − Quem. 2es. t. 3 1972.