| CHATTEMITE, subst. fém. Fam. Personne affectant des manières doucereuses et hypocrites pour tromper ou séduire quelqu'un. Faire la chattemite. Un ton de chattemite (G. d'Esparbès, La Chevauchée du Grand Siècle,1937, p. 206).Un regard de chattemite (A. Arnoux, Rêverie d'un policier amateur,1945, p. 117):« Oui, reprit Aristide, (...) tu devrais être modeste et même rester cachée. Pas du tout, tu fais la princesse avec tout le monde, et surtout avec ton père et ta mère. Est-ce que tu crois qu'on ne te connaît pas, malgré ta mine de chattemite? Est-ce qu'on ne sait pas que tu es une égoïste, sans cœur, que tu ne cherches qu'à te poser comme les actrices. (...) »
Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 270. − Emploi adj. Un air chattemite. Des manières chattemites (Balzac, Le Cabinet des antiques,1839, p. 69).La voix [de Mme Lebien] avait une inflexion fausse et chattemite (L. Daudet, Le Cœur et l'absence,1917, p. 39). Prononc. et Orth. : [ʃatmit]. Ds Ac. 1694-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 admet chatte-mite ou chatemite. Étymol. et Hist. 1295 en chatemite « surnom d'une tourelle » [prob. p. allus. au chat faisant le guet] (Lett. de J. de Joinv., Ecurey, Arch. Meuse ds Gdf.); xves. faire la chatemite (Rondel d'ung amant ennuye de sa dame, 11 ds R. Philol. fr., t. 21, p. 168). Composé de chatte1* et de mite* nom pop. du chat (prob. d'orig. onomat., FEW t. 6, 2, p. 175b); cf. Renart, éd. M. Roques, 3872 : se l'une est chate, l'autre est mite. Fréq. abs. littér. : 4. DÉR. Chattemiteux, euse, subst. et adj.Synon. de chattemite.Une lettre chattemiteuse et contournée (L. Daudet, L'Astre noir,1893, p. 260).Je me promets d'écrire une histoire pour les gens pudibonds. Les cafards et les chattemiteux se peuvent bien donc abonner comme les autres (H. France, Dict.-journal,1907).− 1reattest. 1893 id.; de chattemite, suff. -eux*. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 77. − Lew. 1960, pp. 44-45. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 57, 207; t. 2 1972 [1925], p. 85. |