| CHASSIEUX, IEUSE, adj. (Personne) qui a de la chassie. La mort [du cochon] à chaque Noël, humectait de chiches larmes ses yeux chassieux (Mauriac, Le Baiser au lépreux,1922, p. 148):Hélas! hélas! En vain comme des chassieux
Qui marchent à tâtons et clignent les deux yeux,
Nous nous efforçons tous, pilotes sans boussole,
De lire dans les feux de la grande coupole
Vers quel noble avenir vogue le genre humain;
...
Barbier, Satires,Le Dernier temple, 1865, p. 273. − P. anal. Qui a l'apparence de la chassie. Une humidité chassieuse (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 885);cf. également T. Gautier, Italia, Voyage en Italie, 1852, p. 5). Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. chassieusement. De manière chassieuse. L'étroite rue, (...) se faufilait entre deux hautes falaises noires et sordides (...) dont les ouvertures étagées clignaient chassieusement (A. Arnoux, Paris-sur-Seine, 1939, p. 71). Prononc. et Orth. : [ʃasjø], fém. [-ø:z]. Passy 1914 transcrit [ɑ
ˑ] post. mi-long pour la 1resyll.; à ce sujet cf. Buben 1935, § 55. Noter que pour Mart. Comment prononce 1913, p. 37 l'a ,,est sûrement ouvert et bref [= ant. et bref] aujourd'hui dans anis, pomme d'api, chassieux, madeleine, passereau``. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1125 chacios ([Ph. de Thaon], Alphabetical Lapidary, 321 ds Anglo-norman Lapidaries, éd. P. Studer et J. Evans, p. 214); 1342 chacieux (J. Bruyant, Pauvreté et Richesse, 6 a ds Ménagier de Paris, éd. Sté Bibliophile fr., t. 2). Dér. de chassie*; suff. -eux*; cf. b. lat. cacidosus (Notes Tironiennes ds TLL s.v., 8, 24), dér. de cacida v. chassie. Fréq. abs. littér. : 50. Bbg. Dauzat. Ling. fr. 1946, p. 28. − Lew. 1960, p. 229. |