| CHASSE-NEIGE, subst. masc. A.− MÉTÉOR. Vent extrêmement violent qui soulève la neige en tourbillons : 1. Malgré l'abri de la haute falaise de glace le bateau vibre sous la force des rafales et le chasse-neige nous enveloppe de fins cristaux qui crépitent sur le pont.
J.-B. Charcot, Expédition antarctique française, 1903-05,Le « Français » au Pôle Sud, 1906, p. 289. B. − TECHNOL. Appareillage que l'on adapte à l'avant d'une locomotive ou d'un camion et qui sert à déblayer les voies ou les chaussées rendues impraticables par l'abondance de la neige tombée; p. méton. le véhicule équipé de cet appareil. Le chasse-neige à vapeur siffle lamentablement (A. Daudet, Contes du lundi,1873, p. 299): 2. Nous marchons sans hâte entre les deux murailles de neige molle que le chasse-neige a dressées contre les talus et qui s'éboulent par endroits...
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 293. C.− SP. [P. anal. avec l'entrave d'un chasse-neige] Position adoptée par le skieur débutant pour freiner ou pour s'arrêter et dans laquelle on rapproche les spatules des skis en écartant les talons (cf. Gautrat Ski 1969). − [Emploi en appos., avec valeur d'adj.] Virage chasse-neige (Rob.). Prononc. et Orth. : [ʃasnε:ʒ]. Ds Ac. 1932. Tous les dict. notent que le mot est invariable. Étymol. et Hist. 1. 1834, 15 juill. « vent violent d'hiver qui accumule la neige en congères » (Balzac, Lettres à l'Étrangère, t. 1, p. 173 ds Fr. mod., t. 22, p. 202); 2. av. 1877 « instrument servant à chasser la neige » (Scholle, Programme, p. 14 ds Darm. 1877, p. 163); 1878 pour un chemin de fer (Lar. 19eSuppl.); d'où 1873 chasse-neige à vapeur « véhicule équipé de chasse-neige » (A. Daudet, Contes du lundi, p. 299). Composé de la forme verbale chasse (chasser2*) et de neige*. Fréq. abs. littér. : 15. Bbg. Darm. 1877, p. 163. |