| CHARTRE, subst. fém. Arch. Prison. Étant aux fers en chartre anglaise, depuis un mois, Perrot Chapon se voua à madame sainte Catherine (A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 119).− P. ext. Habitacle clos de reclus : 1. Il décida aussi que la détention ne serait plus forcément perpétuelle. La cellule du religieux en chartre contenait un lit, une table, une chaise, une cheminée et quelques images pieuses; (...) le reclus avait le droit de converser avec ses frères, les moines, le jour de la saint Martin et le dimanche de la quinquagésime; ...
Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 171. ♦ Chartre privée. ,,Tout lieu autre que la prison publique où l'on détenait, où l'on emprisonnait quelqu'un sans autorité de justice`` (Ac. 1835-1932). Tenir qqn en chartre privée : 2. ... Maquet, craignant qu'elle ne partît avec moi, la tint en chartre privée...
Marat, Les Pamphlets,Marat, l'ami du peuple, à ses concitoyens les électeurs, 1792, p. 332. Prononc. et Orth. : [ʃaʀtʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2emoitié xes. cartre « prison » (Vie de St Léger ds Henry Chrestomathie 1960, p. 12); xiies. chartre (Dialogue Grégoire, 168, 13 ds T.-L.), réputé ,,vieux`` dep. Fur. 1690; 1690 tenir (qqn) en chartre privée (ibid.). Du lat. class. carcer, carceris, « id. ». Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Ascoli (C. I.) Saggiuoli diversi. Archivo glottologico italiano. 1890, t. 11, p. 425. − Bourguignon (J.). Qq. arch. ds Les Fables de La Fontaine. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 86. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 304. |