| CHARITABLEMENT, adv. A.− En exerçant la charité : 1. Invariable et tranquille, il continuait de vaquer charitablement à son œuvre quotidienne d'évêque, pratiquant le Carpe diem du chrétien, ne s'occupant que du devoir actuel, de la difficulté présente, et abandonnant à Dieu les affaires du lendemain.
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 254. − En partic. Par libéralité. La petite fut charitablement recueillie par une voisine (Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 126). B.− D'une manière compatissante. Il souriait charitablement (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Consultation, 1928, p. 1104). − Avec indulgence, ménagement : 2. Comment dans Saint Jérôme dire avec douceur, charitablement, (...) que dans les milieux littéraires le pourcentage des gens vraiment bien élevés est beaucoup plus limité que dans les milieux « mondains » qu'ils méprisent?
Larbaud, Journal,1934, p. 290. − Iron. Par pure bonté (apparente, mais en réalité en manière d'avertissement ou par méchanceté). Prévenir qqn charitablement (que) : 3. ... les confrères se prodiguent charitablement cent épithètes gracieuses. Condorcet est appelé le faquin littéraire; Rochon, le paysan parvenu; Lalande, le chat des gouttières; Lavoisier, le père éternel des petites maisons; Cadet, le torche-cul des douairières.
Marat, Les Pamphlets,Les Charlatans modernes, 1791, p. 288. Prononc. et Orth. : [ʃaʀitabləmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1291-1328 (Ovide moralisé, 135 ds T.-L.). Dér. de charitable*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 59. |