| CHANTEAU, subst. masc. A.− Morceau coupé à un grand pain. Se tailler un chanteau de pain. Puis tous trois s'en allèrent du côté de Virennes, sans manger la soupe, chacun mordant à même son chanteau, à travers champ (Pourrat, Le Château des sept portes,1922, p. 137).En partic., entame. − BOULANGERIE. Morceau de pain ajouté par le boulanger pour parfaire le poids. − LITURG. (usages locaux) 1. Morceau de pain bénit envoyé à la personne qui doit offrir le pain bénit le dimanche suivant. ♦ Loc. fig. Donner le chanteau à qqn. ,,Lui donner à faire ce que les autres ont fait avant lui`` (Besch. 1845). 2. Le pain bénit, que se partagent les assistants, est offert par la mariée qui en réserve un énorme morceau, appelé « chanteau » ou « grigne », à sa meilleure amie, comme souhait de son prochain mariage (P.-L. Menon, R. Lecotté, Au village de France,t. 2, 1954, p. 34). B.− P. anal. 1. Morceau coupé dans une pièce d'étoffe. − P. métaph. Le lampadaire caché projetait un chanteau de lumière sur le macadam inégal, illuminait comme un miroir d'acier le plot d'un tramway électrique (A. Arnoux, Les Gentilshommes de ceinture,1928, p. 79). 2. TECHNOL. Petite douve qui termine le fond d'un tonneau, d'un moulin à vent. Prononc. et Orth. : [ʃ
ɑ
̃to]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1155-60 chantel « lisière, bord d'un bouclier » (Thèbes, 6579 ds T.-L.), seulement en a. fr.; 2. 1271 chantel « petite douve au fond du tonneau » (E. Boileau, Métiers, 306 ibid.); 1680 chanteau (Fur.); 3. 1451 chanteau de pain (Lett. de rém. ds Rayn., s.v. cantel); av. 1475 « morceau de pain » (G. Chastellain, Ver. mal prise, p. 571 ds Gdf. Compl.); 4. 1549 « morceau d'étoffe » (Est.). Dér. de chant2*; suff. -eau*. Fréq. abs. littér. : 7. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 185. |